Sport hybride où se mêlent sport intellectuel et physique, quel que soit le niveau. C’est l’ambition du chessboxing, discipline émergent qui connait de plus en plus d’adeptes.
Le pratique connaît plusieurs formats, avec des combats de cinq, sept ou onze rounds. En France le sport se joue en onze manches, six d’échecs et cinq de boxe anglaise. La partie se gagne par échecs et mat ou par KO. Chaque round dure 3 minutes. En cas d’égalité ce sont les juges qui décident du vainqueur. Le joueur perd également la partie si le temps de sa pendule est écoulé et que les six rounds d’échecs ne sont pas terminés. Les adversaires disputent une seule et même partie d’échecs durant tout le match.
En France, un entraînement s’étend sur 1h30 et s’organise différemment en fonction des structures. « Soit les clubs divisent la séance en deux entre session échecs et session boxe, soit ils alternent les rounds entre les deux », explique Emmanuel Kinzonzi directeur du club de Villiers-le-Bel. « Peu importe le niveau des adhérents quand ils arrivent. Nous avons des groupes de tout niveau et acceptons les débutants. Les pratiquants peuvent participer aux cours de renforcement si besoin. On travaille autant les ouvertures de partie d’échecs que le cardio ». Les combats se mènent équitablement. Pour ce faire, les adversaires doivent être dans la même catégorie de poids mais aussi d’Elo, c’est-à-dire le même niveau aux échecs. Le mélange d’activité physique et cérébrale est total. Les pratiquants font donc preuve d’endurance sur les deux pans, ce qui demande une concentration maximale.
Outre les différences de niveaux entre les licenciés, le directeur du club d’Île-de-France affirme que « le public est diversifié, on a aussi bien des enfants que des adultes. Les femmes aussi comptent parmi les membres de notre club. Ce n’est pas un sport réservé aux hommes ».
Une discipline hybride à la genèse artistique
Le chessboxing ne voit pas le jour dans un gymnase mais bien dans les pages d’un album de bande-dessinée. C’est le dessinateur Enki Bilal qui l’imagine en 1992 souhaitant mêler cérébralité et endurance physique. Il est loin d’imaginer son adaptation par l’artiste néerlandais Iepe Rubingh lors d’une performance à Amsterdam en 2003. C’est la même année que les règles du sport sont fixées par l’artiste. L’engouement est tel, qu’une fédération internationale naît au début des années 2000 et, avec elle, une compétition mondiale l’ « Intellectual Fight Club » (IFC). Des chessboxers français participent au championnat bien qu’il n’existe pas de rencontres similaires sur le territoire national.
La discipline rassemble nombre d’adhérents en recherche de nouveauté sportive. En quête de visibilité, les chessboxers ont combattu lors de l’Olympiade culturelle à Paris fin juillet 2024. Leur participation à cet événement illustre l’ambition des athlètes de dépasser ce stade. Comme annoncé sur le site de la Fédération française l’objectif est de se voir un jour, représenté lors des Jeux Olympiques. Malgré l’absence d’agrément par le ministère des sports, la pratique se démocratise grâce à sa Fédération française. Les clubs se multiplient dans l’Hexagone (Paris, Toulouse, Rennes Montpellier etc.), une structure devrait ouvrir prochainement à Marseille.
Marianne Courbon
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