Pour cette nouvelle édition de la Nuit du Droit, la Cour d’appel d’Aix-en-Provence a ouvert ses portes ce jeudi 2 octobre 2025. Conférences, concours d’éloquence, réalité virtuelle et rencontres avec les acteurs du monde judiciaire rythment cette soirée.
Un rendez-vous juridique, pour un jeudi soir réussi. Une fois par an, à l’occasion de la Nuit du Droit, les institutions judiciaires ouvrent leurs portes au public pour faire découvrir les métiers de la justice. À Aix-en-Provence, c’est dans la majestueuse salle des Pas Perdus du Palais Verdun que l’événement prend place. Sous ses hautes voûtes et ses colonnes de pierre, baignée d’une lumière tamisée par les vitraux, l’espace impressionne autant qu’il invite à la découverte. Entre les stands, le brouhaha est constant : éclats de voix, discussions animées et rires se mêlent au claquement des talons sur le marbre. Les étudiants viennent à la rencontre des professionnels du Droit.
Parmi eux, Andrea Secundino. Pour sa première participation, l’étudiant en master 2 de Droit de la propriété intellectuelle échange avec des magistrats du parquet et des auditeurs de justice. « Les rencontrer, comprendre leur parcours et leur quotidien me conforte dans mon choix d’orientation ».
Cette année, plus de 1 500 personnes ont franchi la porte du Palais Verdun. La cheffe de cabinet auprès du procureur général de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, Lamia El-Ouertatani, souligne le rôle pédagogique et démocratique de la manifestation : « On souffre beaucoup de l’incompréhension de la justice. Les événements comme la Nuit du Droit rappellent que la justice est indépendante, impartiale et rendue au nom du peuple français. »
Sensibiliser et attirer les jeunes : immersion avec la réalité virtuelle
Devant le stand du ministère de la Justice, les étudiants se pressent pour immortaliser la soirée grâce au photobooth. Mais derrière cette atmosphère conviviale se cache un objectif clair : sensibiliser les jeunes aux métiers et aux missions de la justice. Laura Gastaud, cheffe du département des ressources humaines et d’actions sociales au secrétariat général, insiste sur l’importance de rendre ces missions concrètes. C’est dans cet esprit qu’est conçu l’atelier de réalité virtuelle à l’étage du Palais Verdun, un dispositif immersif permettant de plonger au cœur de situations liées aux violences sexistes, sexuelles et conjugales. « Nous voulons proposer une expérience à la fois marquante et éducative, qui parle directement aux jeunes », explique-t-elle.
Les visiteurs s’installent face à des casques de réalité virtuelle. Une fois équipés, ils se retrouvent transportés dans un espace à la fois réaliste et intense. Le thème « Léa » plonge dans le quotidien d’une étudiante confrontée au harcèlement, à l’agression ou au viol, tandis qu’un autre scénario invite à endosser tour à tour le rôle de la femme, du mari ou de l’enfant d’un couple en crise. Pour mieux percevoir la réalité des violences conjugales. « On ne se rend pas toujours compte de ces situations dans le quotidien. Là, on se sent oppressé, on comprend vraiment ce que vit la victime. » témoigne Milo un jeune participant .
Présent lors de la soirée, l’avocat général rappelle que ces outils sont déjà utilisés au sein du ministère de la Justice, notamment pour la formation des magistrats, des greffiers ou encore des auteurs d’infractions. Selon un chercheur cité, « en vivant les choses, on retient mieux : lorsqu’on se contente d’expliquer, on n’en garde que 10 % ».
Les participants saluent unanimement une expérience « réaliste et marquante », favorisant la compréhension et l’empathie. La soirée se conclut par une conférence sur les violences faites aux femmes, où l’avocat général souligne les progrès réalisés depuis 2019 et l’importance d’un travail collectif pour faire évoluer les mentalités.
Emma Peres
