Jeudi 19 octobre au soir, alors que les trente acteurs du match opposant Provence Rugby à Béziers rentrent aux vestiaires, le XV de Droit et le XV de Lettres pénètrent sur la pelouse du Stade Maurice-David. Une légère pluie les accompagne.
L’élimination des Bleus face aux Sud-africains ne semble être qu’un lointain souvenir si l’on se fie aux visages des 8000 spectateurs du stade Maurice David présents pour la victoire des Provençaux. 600 d’entre eux sont d’ailleurs restés pour encourager leur équipe universitaire. Malgré l’heure tardive — aux alentours de 21h30 — le public ne faiblit pas. Le match universitaire prend des allures de derby survolté.
Chaque camp de supporter a son organisation : mégaphone, chants préparés, pancartes colorées et drapeaux pour les juristes. Groupe de pom-pom girls, chorégraphies et slogans efficaces pour les littéraires. L’intensité présente sur le terrain se reflète en tribunes ; d’un côté comme de l’autre, les deux équipes se livrent une bataille sans merci.
L’engouement autour de ce match soulève la question de l’influence de la Coupe du monde de rugby. « La Coupe du monde a donné envie à plein de monde de jouer avec nous et, surtout de venir nous encourager », témoigne Sam, ailier au XV de Droit. « On a surfé sur cette “ mode “, tout le monde s’y intéresse. D’ailleurs, pour le match de ce soir, c’est du jamais vu en 3 ans. On a vendu 300 places ! »
Alors, au-delà du supportérisme, l’organisation de la coupe du monde a-t-elle fait de nouveaux curieux ? Sam explique « qu’au niveau de l’équipe, forcément ça a attiré des nouveaux même s’ils ne sont pas encore dans l’équipe étant donné que c’est leur première année. Ils sont “en formation” et feront sûrement des matchs à 7 ou à 10. On essaie d’inscrire le groupe dans une certaine continuité, la plupart du temps, les joueurs présents la première année restent, au vu de la bonne ambiance de l’équipe et du plaisir qu’on prend sur le terrain. Bien qu’on ait des nouveaux chaque année, l’équipe garde une certaine colonne vertébrale ».
On peut alors imaginer que cet engouement pousse l’équipe vers un objectif particulier. « Cette année, l’objectif est tout simplement de faire mieux que l’année dernière. On aimerait aller jusqu’en finale. Pour ça on a un gros parcours qui nous attend, on jouera contre des équipes d’universités et d’écoles d’Aix-Marseille. On aimerait retrouver STAPS en finale ».
Le premier match de la saison a offert un beau spectacle puisque cette lutte acharnée a laissé les deux équipes sur le score de 25-25. Les tribunes acclament en chœur tous les joueurs et arbitres qui viennent les saluer et les remercier. « C’est vraiment plaisant de pouvoir compter sur le public, sur le terrain ça nous galvanise. Même si ce soir on n’a pas pu accrocher la victoire, on espère qu’ils nous soutiendront tout au long de la saison, on en aura besoin ». Et quoi de mieux pour les convaincre que les convier à la troisième mi-temps dans un bar du centre-ville.
Dèlio Grach