Né à Aix-en-Provence, formé au PAUC, Baptiste Barthélémy, handballeur professionnel, évolue aujourd’hui en D2 à Pontault-Combault. Issu d’une famille de sportifs, il raconte son parcours, son quotidien et les réalités du handball professionnel de deuxième division.

Le joueur d’1m93 a découvert le handball vers 9 ans.  Il a littéralement grandi dans les gymnases, où se sont forgés ses premiers souvenirs. Issu d’une véritable famille de sportifs,  son père est ancien professionnel de hand, sa mère a joué à un très bon niveau et est actuellement médecin pour l’équipe de France de beach handball, et ses deux sœurs sont investies dans le sport en salle. Formé au PAUC, il a poursuivi sa progression au sein de la section sportive du lycée Zola avant de signer son premier contrat professionnel avec le club aixois. Aujourd’hui, il défend les couleurs du Pontault-Combault Handball, en D2. Entre entraînements, études et rigueur quotidienne, le handball reste pour lui une évidence. Rencontre.

À quoi ressemble une journée type pour toi ?

Généralement, je me réveille environ 1h30 avant le premier entraînement, pour avoir le temps de prendre un bon petit-déjeuner. Ensuite, séance de musculation, qui dure entre 1h et 1h30. Après le repas de midi, je fais une sieste  je suis un gros dormeur. Puis, deuxième entraînement de la journée : handball cette fois. Après, je fais très souvent des soins avec les kinés du club. Pendant mon temps libre, je suis un master en développement durable à distance.

Combien d’heures t’entraînes-tu chaque jour ?

Ça dépend des jours, mais entre 1h30 et 4h, on va dire.

Quelles sont les séances les plus dures physiquement ?

En général, la séance de hand du mardi, car on fait une partie de course intégrée pour bosser le cardio.

Comment se répartissent tes entraînements sur la semaine ?

On a deux séances de musculation par semaine, le lundi et le mercredi, quatre séances de handball et le match le vendredi. Trois séances vidéo tactiques également. Et je rajoute, de mon côté, une séance de musculation et du travail tactique en plus. Ce qui fait environ 15h par semaine en tout.

La récupération a-t-elle une place importante dans ton emploi du temps ?

Oui, une place très importante, car notre corps est notre outil de travail. Je passe beaucoup de temps avec les kinés, présents tous les jours aux entraînements. Il y a un bain froid au gymnase, et j’ai aussi investi dans des équipements de récupération chez moi. Après, en plus de la fatigue physique, il y a la fatigue mentale, donc je bosse également avec un préparateur.

As-tu déjà dû jouer blessé ou diminué ?

Oui, bien sûr. On n’est pratiquement jamais à 100 % dans le haut niveau. Il y a toujours des petites douleurs.

Ton mode de vie a-t-il changé depuis que tu joues en D2 ?

Non, pas particulièrement.
Je pense que j’ai une bonne hygiène de vie de base, en venant d’une famille de sportifs.

Quels sont les petits sacrifices du quotidien que les gens ne soupçonnent pas ?

On fait attention à ce qu’on mange, sans se priver.
Mais il y a des sacrifices : ne pas aller à des anniversaires ou à des événements parce qu’on a entraînement ou match le lendemain, ne pas partir en week-end improvisé. Et parfois, on prévoit quelque chose et on ne peut finalement pas le faire, car l’entraîneur rajoute un entraînement au dernier moment.

Peut-on réellement vivre du handball en D2 ?

Oui, bien sûr, on peut largement en vivre. Généralement, les clubs, en plus des salaires, paient aussi les logements et/ou d’autres avantages en nature, comme les voitures par exemple. Après, vu qu’on a pas mal de temps libre, certains joueurs en profitent pour avoir des “business” à côté ou préparer l’après-carrière.

Qu’est-ce qui manque encore dans les structures de D2 selon toi ?

Honnêtement, c’est le financier, principalement. Les clubs mettent surtout le budget dans la masse salariale, donc il ne reste plus assez pour les infrastructures : les salles de musculation, les soins, les intendants comme on peut en voir au basket ou au rugby. Et je ne parle même pas du foot…
Pour vous donner une idée, le salaire moyen d’un joueur de D2 est de 2 528 euros net par mois, et le budget moyen d’un club de D2 est de 1 988 302 euros, selon les chiffres officiels de la Ligue.

Si tu pouvais changer une seule chose pour améliorer la vie des joueurs de D2 ?

Je dirais la qualité des déplacements.

Et pour toi, qu’est-ce qui reste le plus important dans tout ça ?

La passion, clairement. C’est elle qui te fait tenir dans la durée.

Emma Peres