Jean Lombardozzi, chef du service des sports à La Provence et ancien attaché de presse de l’Olympique de Marseille (au début des années 90), a côtoyé Bernard Tapie pendant de nombreuses années. Il a accepté de répondre à nos questions.
Quel souvenir gardez-vous de la victoire de l’OM en 1993 en finale de la Coupe d’Europe ?
« Un souvenir magnifique. J’avais 28 ans et j’étais salarié du club. L’OM gagne la Coupe d’Europe mais, quelque part, nous avons tous le sentiment de l’avoir remportée aussi. Nous étions tous fiers d’avoir pu apporter une pierre à l’édifice. D’ailleurs Bernard Tapie et la direction du club avaient fait faire des petites répliques de la Coupe d’Europe pour tous les salariés du club. C’était un moment de joie, de bonheur … Avec une équipe très forte sur le terrain et qui s’entendait très bien. Le tout porté par un Bernard Tapie qui donnait le sentiment de rendre possible, l’impossible. »
Quel souvenir gardez-vous de Bernard Tapie ?
« Pour avoir travaillé à l’OM, je peux dire qu’il y a deux Tapie. Tout d’abord le Tapie des « Guignols », celui qui gueule, celui qui est dur et avec qui il ne faut pas se manquer! Pour l’anecdote, s’il nous appelait, il ne fallait jamais le faire attendre et décrocher très rapidement. Mais une fois avec lui, il ne supportait pas d’entendre les téléphones sonner ! Et puis il y avait le Bernard Tapie qui était sympa, drôle, accessible et humain. Cependant, sa vie ne se limitait pas à l’OM. Il pouvait y avoir de longues périodes où il était retenu à Paris par sa vie d’homme politique et de chef d’entreprise. »
Comment gérez-vous cette nouvelle en tant que chef des sports de La Provence ?
Il faut d’abord encaisser. Car même si nous savions que ça allait arriver, on est jamais vraiment prêt pour ce genre d’événements. Il ne faut pas croire que tout est planifié. Depuis dimanche matin, j’ai passé d’innombrables coups de fils, pour appeler les gens de mon équipe et se diviser le travail. Il faut également se rapprocher des autres services du journal. Il n’y pas que le sport: il faut aussi compter sur le pôle économique et politique de La Provence, car Bernard Tapie a eu mille vies. Et d’ailleurs un journal ne suffirait pas pour la raconter. Il faudrait plusieurs tomes ! D’ailleurs, même au sein service des sports, nous n’oublions pas qu’il n’y a pas eu que l’OM dans sa vie, mais aussi le cyclisme et la voile. C’est important de récupérer de nombreuses réactions pour réaliser un travail journalistique le plus complet possible, dans le laps de temps qui nous est donné.
Hippolyte Arnaud