Comme les bars et restaurants de la métropole Aix-Marseille, les salles de sport vont devoir fermer leurs portes dès samedi pour enrayer l’épidémie de Covid-19. Une décision gouvernementale sans concertation avec les acteurs locaux, qui a du mal à passer.
La fin des cours a déjà sonné depuis un moment. Les bancs des facultés ont désempli mais ceux de la salle de sport Bio FitnessClub d’Aix-en-Provence peinent à trouver preneurs. « Notre clientèle est principalement composée d’étudiants, mais avec la fermeture au mois de mars et une reprise d’activité seulement en juin, beaucoup étaient en vacances, et n’ont finalement pas renouvelé leur inscription en septembre », confie la gérante du complexe, Delphine Tomaselli. Surprenant de la part d’une frange de la population qui a été relativement peu touchée par la pandémie… « Je pense que les gens sont surtout dans l’attente, ils veulent voir l’évolution des contraintes liées au respect des règles sanitaires », soupire la directrice des lieux, qui n’a pourtant pas ménagé sa peine pour offrir un accès à son club en minimisant les risques de contamination. En plus des gestes barrières préconisés, elles multiplient les conditions d’utilisation du matériel : port du masque obligatoire dans tous les déplacements jusqu’au moment de l’utilisation d’un appareil, sens de circulation pour éviter tous croisements. Un appareil sur deux est sacrifié pour permettre à chaque adhérent de bénéficier d’un maximum d’espace vital, un marquage au sol pour respecter quatre mètres d’écart dans les salles de cours collectifs, un nettoyage de chaque machine après utilisation, un personnel masqué tout a long de la journée… Sans oublier la mise à disposition permanente de gel hydro-alcoolique, dont le parfum si particulier remplace à présent celui de l’effort dans la salle.
Des réservations pour les séances ont même été mises en place, afin de pouvoir gérer le flux d’activité. « On n’a maintenu que les réservations pour les cours collectifs, puisque nous n’avions même plus assez de clients pour utiliser les machines de musculation. On laisse les quelques adhérents restant accéder librement, dans le respect des normes de sécurité », souligne la gérante. Malgré tous ces efforts, son club va devoir fermer ses portes pour une durée minimale de quinze jours. Cette nouvelle, Delphine Tomaselli l’a prise « comme un coup de massue, un acharnement sur notre secteur d’activité, tout comme pour les restaurants et bars. Quand les gens vont au centre commercial et qu’on ne désinfecte pas à chaque fois qu’ils touchent un paquet de pâtes, je ne vois pas de cohérence dans les décisions prises.»
En attente d’un recours
Très attentive aux mouvements des syndicats et des professionnels du milieu, Delphine Tomaseli espère que « le dialogue fera avancer les choses ». Aussi, elle reste à l’écoute des différentes annonces des politiques qui ont élevé la voix pour demander un report. « Un délai d’une quinzaine de jours pourrait nous permettre de montrer l’efficacité de nos mesures mises en places ici et partout dans Aix-en-Provence. Là on a juste le sentiment de faire des efforts pour rien », soupire-t-elle. La directrice du centre Bio Fitness Club d’Aix-en-Provence, chaine locale composée de quatre complexes dans la région, alerte sur l’avenir des petites entreprises : « Comme dans la restauration, ce sont les indépendants ou les petits groupes qui vont mourir en premier car ils n’ont pas assez de réserve pour survire ».
Léo Khozian