Au coeur du village de Malaucène, dans les petites rues pavées du centre, se trouve la librairie l’Annexe. Corrine Barthet, la propriétaire a créé ce lieu en juillet 2013 pour que les habitants se réapproprient le vieux village, tout en découvrant les nombreux livres qu’elle a à proposer.
Pendant le premier confinement, elle a suivi les règles annoncées par le gouvernement et a complètement fermé son commerce. Etant donné que la totalité de la chaîne du livre était arrêtée, la propriétaire était dans l’incapacité de proposer un service par internet ou un click and collect. Cependant, elle a réussi à réouvrir 15 jours avant le déconfinement pour reprendre contact avec sa clientèle avec des plages horaires adaptées.
Cet automne Corrine a décidé de faire les choses autrement car il y avait beaucoup de stock prévu pour les fêtes de fin d’année et la chaîne du livre était ouverte. Elle a proposé à ses clients de la contacter par mail, texto ou sur les réseaux sociaux pour passer des commandes. Grâce à ce système, la librairie a pu rester ouverte les mardi, vendredi et samedi matin, ainsi que le mercredi toute la journée mais seulement pour récupérer des commandes.
Après ces deux confinements, la propriétaire a constaté avec enthousiasme que la solidarité et l’achat local ont été privilégiés par les habitants.
Depuis samedi, c’est avec joie que la librairie a pu réouvrir ses portes avec le port du masque obligatoire, le gel à l’entrée du magasin ainsi que la jauge de sept personnes maximum à respecter. Financièrement le click and collect a aidé cette commerçante mais cela à dû changer sa manière de travailler. Elle est passé de conseillère à vendeuse de livres ce qui ne lui correspond pas du tout. « Aider mes clients, leur faire découvrir des auteurs, échanger avec eux sur des livres c’est le coté humain de mon métier et c’est le moteur de ma librairie », confie-t-elle.
Enfin, quant on lui parle du Black Friday qui avait lieu le vendredi 4 décembre, elle nous a expliqué qu’elle n’en bénéficiait pas. En France, la loi Lang a créée le prix unique du livre, ce qui veut dire que le coût ne peut pas varier d’un commerce à l’autre, bien qu’il soit possible de faire 5% de remise. Elle a surenchéri en expliquant que si cette loi venait à disparaitre les librairies fermeront car les grandes surfaces vendraient beaucoup de livres à petits prix ce qui serait insurmontable pour nos commerces de proximités.
Avant notre départ elle a confié que l’année 2020 a été une année difficile commercialement, psychologiquement et humainement pour tout le monde. Mais selon elle, cela a changé les mentalités car la population est plus consciente qu’elle peut consommer local et que les relations humaine sont importantes. Après cette année, elle est encore plus exigeante vis à vis de son métier pour donner le meilleur à ses clients.
Lucie Lanzon