Photo © Magistère DJC 
Les opposants à la réforme des retraites se sont massivement mobilisés jeudi 19 janvier dans le secteur de l’Education Nationale. Selon le ministère, le taux d’enseignants grévistes était de 42,35% dans le primaire et de 34,66% dans le secondaire. Mais les syndicats Snuipp – FSU et SNES – FSU ont délivré des chiffres bien plus importants : 70% des enseignants se sont déclarés grévistes dans les écoles maternelles et élémentaires et 65% dans les collèges et lycées. Thomas Laferté, professeur d’histoire et géographie en lycée, était jeudi dans la rue pour faire entendre sa voix.

Quelle a été votre réaction à l’annonce de la réforme des retraites ?

J’ai été désemparé, voire choqué de la façon qu’a le gouvernement d’imposer et de présenter cette réforme comme « sociale et égalitaire ». C’est en réalité une régression de l’Etat providence, des grands acquis sociaux et un grand manque de respect au droit de vivre et au droit du travail des Français. Ce dernier ne doit pas se réduire à seulement travailler mais également à profiter du fruit de son travail. La réelle question est : sommes-nous sur Terre pour vivre ou pour travailler ?

Vous êtes vous mobilisés en réaction à la réforme des retraites, ou comptez vous le faire ?

Le 19 janvier, je n’ai pas fait grève car cela implique une journée de salaire en moins. Mais j’étais présent à la manifestation contre la réforme des retraites prévue en fin de journée. Le 31 janvier, j’ai prévu de descendre dans la rue une nouvelle fois : il n’y a que comme ça que nous pouvons parvenir à quelque chose ! Les Français sont attachés à leurs droits sociaux et aux valeurs de la République.

Le gouvernement doit– il prendre en compte cette mobilisation et modifier la réforme ?

Oui, le gouvernement devrait écouter la voix unie de ces centaines de milliers de Français. Le président de la République ne peut pas justifier cette réforme sur le fondement de sa réélection. Il ne doit pas oublier que beaucoup ont voté « contre » Marine Le Pen et non « pour » lui lors du second tour de l’élection présidentielle en 2022. Nous devons nous battre pour que nos enfants aient le droit à une retraite.

Colombe Laferté