Une modification du règlement intérieur, votée à bulletin secret, a accordé aux 3 élus Front National un groupe au sein du conseil, lundi 29 septembre
Inconnue des Aixois avant les élections municipales de mars 2014, Catherine Rouvier, candidate Front National, a finalement récolté 10,9% des suffrages au terme d’une triangulaire l’opposant au candidat socialiste Edouard Baldo et à la maire sortante (UMP), Maryse Joissains Masini.
Elue avec deux de ses colistiers, Raoul Broyer et Josiane Solary, Catherine Rouvier avait fait la demande de constituer un groupe dès le premier conseil municipal le 28 avril 2014. Or, l’une des conditions pour pouvoir créer un groupe politique, est qu’il compte au moins 5 élus ; sans quoi un vote du Conseil est nécessaire pour modifier exceptionnellement le règlement intérieur. Un vote à bulletin secret voulu par Mme le Maire pour, selon elle, « éviter les stigmatisations imbéciles ».
Le vote a donc eu lieu lundi 29 septembre et a confirmé la création du groupe avec 33 voix pour, 20 contre et une
abstention.
Ce point a évidemment donné lieu à des débats ; notamment sur les groupes qui comptaient moins de 5 élus sous les précédentes mandatures. Maryse Joissains-Masini a d’ailleurs rappelé que ce n’était pas la première fois qu’un groupe dérogerait à la règle. S’en est suivi une controverse, menée essentiellement par Hervé Guerrera du groupe Démocratie pour Aix, à propos du respect du contrat républicain du « Rassemblement Bleu Marine » et du Front National en général, de « ceux qui sont pour la préférence nationale, pour la sortie de l’euro… ». Ceux qui, à ses yeux, « sont en dehors du contrat républicain et démocratique ». Pour l’adjoint Gérard Bramoullé, « on peut être en désaccord avec eux mais ce parti n’est pas antirépublicain ».
Un groupe politique donne droit à des moyens matériels et humains pour le faire fonctionner. A savoir des bureaux, des fournitures, une ligne téléphonique, ou encore un éventuel collaborateur. Le budget alloué à l’ensemble des groupes ne doit pas s’élever à plus de 370 000 euros par an.
Et Maryse Joissains de rappeler que cette formation politique n’a jamais été interdite pas les partis qui se sont succédés au pouvoir.
Pour l’un des principaux intéressés, l’élu frontiste Raoul Broyer, « le Front National est un parti démocratique qui se présente à toutes les élections et qui, depuis 2012, est reconnu ». Après avoir rappelé l’élection, la veille, de deux sénateurs FN, l’élu a conclu que cette « légitimité démocratique est parfaitement prouvée », avant de remercier Maryse Joissains.
Jérémy Bouillard & Valentin Nicolas