@Mathilde Sanchez Garcin
Alors que la campagne pour la présidentielle 2022 bat son plein, Éric Zemmour était en déplacement, samedi 22 et dimanche 23 janvier, dans les Alpes- Maritimes. Accompagné par ses soutiens et ses proches collaborateurs, il a donné rendez-vous à ses partisans. Retour sur un meeting riche en émotions, en direct du Palais des Victoires.
Il est à peine 16 heures. Une file d’attente interminable se forme déjà devant l’établissement sportif. Des milliers de personnes souhaitent écouter leur nouveau leader. Cette affluence n’est pourtant pas surprenante. Dans la matinée, alors qu’Éric Zemmour visitait le marché de Forville, de nombreux Français étaient venus lui témoigner leur soutien. Bien que la majorité des individus soit adulte, souvent seniore, un nombre étonnant de jeunes électeurs patiente à l’extérieur du bâtiment. Un constat qui n’échappe pas aux plus anciens. « C’est bien que vous soyez là. La France, c’est plus ce que c’était ! » confie un couple de sexagénaires à des adolescents. Sur un ton sérieux, les sujets d’actualité politique occupent de nombreuses conversations. Un bon moyen de pallier l’attente. La présence des officiers de police pour encadrer la foule semble rassurer les participants. Au moment de l’ouverture des portes, contrôles des identités et fouilles sont effectués par les organisateurs. Un dispositif de sécurité renforcé, au vu des récents événements de Villepinte. Une fois à l’intérieur, les accessoires à l’effigie du candidat envahissent le champ de vision. Des jeunes militants du mouvement Génération Z indiquent aux participants la direction des tribunes. Chacun doit faire le bon choix, celui de la meilleure place.
Dans la salle, l’ambiance est à l’effervescence. Les organisateurs et techniciens opèrent les derniers ajustements sous une chaleur étouffante. Tandis que les participants continuent de s’installer, nombreux sont ceux qui ne portent plus leur masque. Le brouhaha incessant des conversations est régulièrement interrompu par les chants patriotes des jeunes militants. D’imposants drapeaux français s’agitent au rythme des « On est chez nous ! » suivis des « Zemmour président ! ». Sans doute un moyen d’appeler leur leader. Les différents médias, quant à eux, ajustent le matériel pour filmer l’événement et les journalistes interrogent les personnalités déjà présentes. À quelques minutes du lancement, les derniers collaborateurs et proches d’Éric Zemmour font leur entrée. Lorsque les lumières aveuglantes des projecteurs laissent place aux couleurs tricolores, l’excitation est à son comble. Tandis que l’arrivée de la star est annoncée au micro, les cris et applaudissements retentissent.
Sur le titre Illusions, de Thomas Bergersen, le candidat fait son entrée par la porte arrière de la salle. Une mise en scène spectaculaire, similaire à celle d’un combat de catch. Il est immédiatement encerclé de photographes qui essaient d’obtenir les meilleurs clichés. Le troupeau s’avance progressivement dans la foule pour tenter de rejoindre la scène. Drapeaux et pancartes continuent de tourbillonner lorsque le présentateur annonce « Éric Zemmour ! » au microphone. Ce dernier fait une arrivée galopante vers le pupitre, bras levés et poings fermés. Une posture qui témoigne de sa détermination et de sa reconnaissance pour un accueil enflammé.
En arrière-plan, un écran géant affiche « Impossible n’est pas français ». Un fond visuel sur lequel les discours des différents collaborateurs doivent se succéder. Laurence Trochu, Guillaume Peltier, Jérôme Rivière et Philippe de Villiers affichent en relais leur soutien au parti. Le député vendéen, et ami du candidat, introduit la prise de parole très attendue de l’invité d’honneur, Gilbert Collard. En effet, l’avocat qui annonçait la veille son départ du Rassemblement National, doit déclarer son ralliement à Reconquête. Accueilli par de nombreux applaudissements, l’homme ne manque pas d’affirmer son mépris pour Emmanuel Macron. « La France va très mal sous le règne de l’illustre emmerdeur » harangue-t-il pour reprendre les déclarations d’Éric Zemmour dans les médias. Une allusion provoquant l’approbation du public, pris de détestation pour le chef d’État. « Merci Éric d’avoir redonné la parole à la politique ». En bon orateur, Gilbert Collard suscite les rires des spectateurs qui l’acclament à sa sortie de scène. Pour marquer un temps d’arrêt, le clip de campagne est diffusé.
Sous les cris impatients, la parole est enfin au principal intéressé. À travers un discours patriote, il soutient fermement son envie d’unir les droites qu’il considère être « la plus grande promesse de recomposition politique de ces dernières années ». « Unissons nos forces » est le cri de ralliement. La prise de parole du candidat est vivement approuvée par les milliers de sympathisants présents dans la salle. Pour clôturer le discours, tous entament avec émotion le traditionnel refrain de La Marseillaise, de coutume lors des meetings politiques. À quelques mois de la présidentielle, une partie des français semble avoir choisi son vainqueur.