Mercredi soir, les quatre principaux candidats aux régionales en Paca ont débattu à Marseille.
A un mois et demi des élections régionales, Christian Estrosi (Les Républicains), Marion Maréchal-Le Pen (Front national), Christophe Castaner (PS) et Sophie Camard (Europe écologie les verts / Front de gauche), les quatre principales têtes de liste dans la région, se sont affrontées durant plus d’une heure hier soir en direct sur Itélé et Europe 1. Ils ont répondu aux questions des journalistes Jean Pierre Elkabbach (Europe 1), Michaël Darmon (ITélé) et François Tonneau (La Provence). Retour sur les principales déclarations, classées par thème.
Les transports
Le débat s’est ouvert sur la question de l’économie avant de dévier sur les transports. Les réactions des candidats ont notamment été orientées en direction de la sécurité ferroviaire, après l’annonce de Bernard Cazeneuve d’autoriser les fouilles de bagages. Christian Estrosi est contre cette mesure et a clairement exprimé ses ambitions : « En Paca, on ne roulera plus comme on roule aujourd’hui, j’imposerais des portiques à rayons X, des caméras de vidéosurveillance dans toutes les rames de TER. » Un projet « irréaliste » pour Marion Maréchal Le Pen. Christophe Castaner pense quant à lui que la vidéosurveillance serait le moyen le plus efficace de régler les problèmes. La candidate EELV s’est déclarée « stupéfaite qu’on aborde les transports par le biais de l’insécurité ».
L’Économie :
Après une colle posée par Christian Estrosi à Marion Maréchal-Le Pen sur le montant de la baisse des dotations de l’État à la région, celle-ci a présenté son programme : mutualiser les structures existantes et créer un guichet unique pour l’investissement, un soutien administratif aux petits patrons, du patriotisme économique dans les marchés publics et un retour sur la privatisation de l’aéroport Nice-Côte d’Azur. Le candidat Les Républicains emboîte le pas sur le sujet et rappelle qu’il est contre cette privatisation. Lui veut miser sur l’innovation et l’investissement dans les PME, développer la formation et l’apprentissage. Membres de l’actuelle majorité régionale, les candidats de gauche ont plutôt mis en avant le bilan de la région. Christophe Castaner a pour ambition de « créer de l’emploi, de l’emploi… En 2015, 8500 entreprises ont été accompagnées pour 600M €, notamment avec les chambres de commerce ». Sophie Camard rappelle que « tout le budget de la région a un impact sur l’économie : les entreprises ont besoin de remplir le carnet de commandes, il ne faut donc pas interrompre l’investissement ».
La culture
Concernant la politique culturelle, Marion Maréchal-Le Pen a déclaré qu’elle soutiendrait les festivals, « si tant est qu’ils aient besoin de nous », rajoute-t-elle. Quant à Sophie Camard, elle prévoit d’organiser « une conférence pour l’art, la culture et l’éducation populaire » dans le but de « réfléchir aux priorités de l’intervention régionale ». Côté PS, Christophe Castaner s’engage à maintenir le budget de la culture et à « ne jamais juger » (en réponse au tweet du FN concernant l’exposition du collectif « Dernier Cri », à La Friche). Le grand projet de Christian Estrosi serait de mettre en place un « PassFestival ». Les quatre candidats se sont également exprimés sur le sujet de la Villa Méditerranée : Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi la vendent, en revanche Christophe Castaner et Sophie Camard la gardent.
La laïcité
Les candidats on abordé la laïcité avec deux sujets (qui ont occupé autant de temps que l’économie) : la question de la mosquée de Fréjus, sur laquelle M.M.-Le Pen a soutenu David Rachline, qui s’y oppose. Les menus de substitution dans les cantines scolaires, M.M.-Le Pen est contre, les autres pour. C. Castaner veut aussi proposer un menu végétarien. S. Camard désespère de voir de tels sujets « thématiques du FN », au cœur des débats, alors qu’ils ne sont pas forcément de la compétence de la région (la mosquée). Elle note le manque d’exemples de Le Pen sur les problèmes liés à la religion.
Le cumul des mandats
Au sujet du cumul des mandats, les candidats sont unanimes. S’ils sont élus, ils souhaitent tous être président de la région à temps plein. Christian Estrosi se désengagerait alors de la primaire présidentielle de son parti, Sophie Camard quitterait son travail actuel, et Marion Maréchal Le Pen démissionnerait de son mandat de député. Mais la tête de liste frontiste en a profité pour glissé une pique au candidat des Républicains : « C’est un mandat à temps plein […]. Christian Estrosi restera président de la Métropole Nice Côte d’Azur. C’est bien que tout le monde le sache, notamment les Marseillais. »
Les alliances
À propos des stratégies d’alliance, Christophe Castaner assure que « l’ensemble des forces de gauche seront en capacité de se mobiliser les unes avec les autres », ce à quoi Sophie Camard répond que son but à elle est « de construire une nouvelle majorité ». Mais aucun des deux ne répondra à la question primordiale : pourquoi sont-ils divisés au premier tour ?
Sofia COLLA
Thibault FRANCESCHET
Manon BADARD
Débat des Régionales : qu’en ont pensé les étudiants du Magistère ?
Bertrand : « Christian Estrosi et Marion Maréchal-Le Pen étaient trop l’un contre l’autre, leur but c’était pour chacun d’être le meilleur. Il y a eu pas mal d’attaques personnelles et je trouve que ça a nuit à la qualité du débat. Concernant Castaner, je trouve qu’il s’est dévoilé au cours de ce débat. Sophie Camard, elle, était plus discrète. Mais au moins c’est la seule à avoir un autre emploi, à ne pas être élue ».
Laura : « J’ai trouvé qu’on apprenait rien de nouveau sur le programme des candidats concernant les régionales. C’était tout le temps les mêmes sujets qui revenaient comme les repas de substitution, c’est un sujet régional mais ils en parlent juste parce que c’est un sujet sensible. Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi sont les plus connus donc on sait déjà ce qu’ils pensent. Sophie Camard se faisait un peu « bouffer », c’est bien qu’il y ait eu une candidate minoritaire mais elle n’apportait rien de plus. En gros, j’ai trouvé ça inutile ».