Mode d’emploi
Les 22 et 29 mars prochain auront lieu les élections départementales : pour le grand public c’est la première mise en application de la réforme territoriale.
Quels postes sont en jeu ?
Ces élections vont déterminer la composition du conseil départemental ainsi que son président. Les conseillers sont élus pour 6 ans au suffrage universel direct. A chaque élection, c’est la totalité des sièges qui sont remis en jeu. Chaque département est divisé en cantons, les Bouches-du-Rhône en compte 29, soit 58 conseillers.
Quel est le mode de scrutin ?
Les sièges sont à pourvoir au scrutin binominal à deux tours. Les binômes doivent respecter la parité et sont donc composés d’un homme et d’une femme, tout comme le duo de remplaçants. Au premier tour, pour être élu il faut obtenir la majorité absolue et un quart des inscrits. Pour accéder au second tour il faut 12,5% des voix des électeurs inscrits. Après le second tour c’est le parti qui obtient la majorité relative qui obtient le poste.
La réforme territoriale est à l’origine d’une réorganisation des cantons
Le dimanche 22 mars aura lieu le premier tour des élections départementales (anciennement cantonales). A la suite de l’adoption le 25 janvier dernier de la réforme territoriale portée par le gouvernement, le découpage des cantons a été modifié. Cette réforme a été mise en place afin de clarifier le rôle des différentes collectivités locales (communes, intercommunalités, départements et régions). Les compétences de chacune se confondaient et les enjeux des différentes élections n’étaient pas évidents à cerner pour les Français. Souvent décrite comme un « mille-feuille territorial », le rôle des administrations locales nécessitait une clarification.
Cette réforme prévoit également de faire des économies importantes sur les dépenses publiques. Plusieurs actions ont donc été mises en place: la création de métropoles (en 2016 la métropole Aix-Marseille devrait voir le jour), la diminution du nombre de régions (de 22 à 13). Enfin, le projet de nouvelle organisation territoriale de la république (Notre) met en place la réorganisation des compétences des administrations locales. C’est ce dernier point qui a entraîné la modification des limites des cantons. Du côté des Bouches-du-Rhône on est passé de 57 à 29 cantons. Le redécoupage prévoit en effet une limite démographique par conseiller : entre 54 400 et 81 601 habitants par canton.
Les enjeux à Aix
Depuis 1950, les socialistes sont majoritaires dans cette assemblée. Jean-Noël Guérini, également sénateur, est le président depuis 1998. Autrefois membre du parti socialiste, il se présente aujourd’hui comme dissident. Il a créé son propre parti « La force du 13 » et se présente sous cette étiquette aux départementales.
A Aix en Provence, la ville comptait jusqu’alors trois cantons, contre deux aujourd’hui. L’ancien canton d’Aix Nord-Est devient Aix 1 et les cantons d’Aix Centre et Sud-Ouest fusionnent pour former le canton Aix 2. Un découpage qui risque d’aboutir à une nouvelle donne politique. En effet l’ancien canton Aix centre est à droite depuis 1994 ; Aix Sud-Ouest est détenu par le parti Socialiste depuis 1973.
Pour le canton Aix 1, le FN est un adversaire redoutable à la fois pour les partis traditionnels, à gauche comme à droite les élus ont dû faire face des scandales. Les bons résultats du FN lors des municipales poussent les partis traditionnels à le prendre en compte.
Pour le canton Aix 2 (regroupant deux anciens cantons), un véritable duel s’annonce entre gauche et droite. Mais pour le moment les socialistes n’ont annoncé aucun candidat. Sans candidats, le parti socialiste soutiendra sûrement l’alliance front de gauche/EELV ou Force du 13, le parti de Jean-Noël Guérini.
Cette élection, jusque là peu populaire, pourrait aujourd’hui faire la une. Un bon baromètre après les événements du 7 janvier dernier.
Cécile Allegre et Margot Harty de Pierrebourg