Encore une fois, La maire d’Aix en Provence, opposée à la Métropole, envoie une lettre à Jean-Claude Gaudin.
Décidément, la métropole d’Aix-Marseille n’est pas prête de voir le jour. Le débat fait rage pour la répartition des sièges au sein du conseil de la nouvelle collectivité. Entre Jean-Claude Gaudin et un groupe de maires mené par Maryse Joissains, la polémique se poursuit.
Le 19 janvier, la maire d’Aix-en-Provence a adressé une lettre au préfet de la Région, Stéphane Bouillon; document qui a également été rendu public. Après avoir, une fois de plus, dressé une liste d’arguments anti-métropole, elle accuse Jean-Claude Gaudin d’avoir passé un accord avec les socialistes pour en prendre la tête « Monsieur Gaudin a tout organisé pour que cette Métropole n’échappe pas à ses équipes. C’est l’habitude marseillaise (…). Après avoir passé un accord avec le Front national pour être élu président de Région entre 1986 et 1992, il a passé un accord avec les socialistes pour être élu président de Métropole », a-t-elle pu écrire.
Mais la présidente de la CPA ne s’arrête pas là et attaque la personne même du maire de Marseille et sénateur des Bouches-du-Rhône. Selon elle, Jean-Claude Gaudin serait « un élu de 76 ans, fatigué, qui va continuer à gérer tout un territoire alors que Marseille est en faillite ». Las de ses courriers, et habitué par la manoeuvre politique, le premier adjoint de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille, Dominique Tian a réagi à cette lettre, demandant de « faire cesser ces injures publiques ».
On se souvient que l’élection de Jean-Claude Gaudin à la tête de la métropole Aix-Marseille-Provence avait eu lieu le 9 novembre, dans une ambiance électrique face à l’opposition menée par la maire d’Aix-en-Provence. Et pour cause, des maires de l’opposition menés par Maryse Joissains ont, début novembre, déposé des requêtes en annulation, accompagnées d’un référé-suspension au tribunal administratif. L’objectif était de suspendre l’exécution des arrêtés préfectoraux qui fixent la composition du conseil métropolitain afin de contester l’élection du président de la métropole.
Le ministère de l’Intérieur avait alors saisi le Conseil d’Etat pour qu’il se prononce sur la décision du tribunal administratif. Après confirmation de la décision de la première instance, la composition du conseil métropolitain a donc été suspendu.
Enfin, une question prioritaire de constitutionnalité a été déposée devant le Conseil constitutionnel, qui doit bientôt se prononcer sur le système d’attribution de sièges supplémentaires à certaines communes, qui fait craindre à certains maires la prédominance de Marseille dans la métropole.
Manon Lepesme