C’est à Puyricard que s’est tenu jeudi 13 février le premier grand meeting du candidat socialiste à l’élection municipale de 2014. La salle des fêtes était comble, malgré la présence de Vincent Peillon à Sciences po Aix, qui a sans doute fait quelque peu concurrence à cette réunion publique.
Le candidat a expliqué que son programme est le fruit du travail de 150 participants, regroupés en 13 groupes de travail. Plusieurs responsables de ces groupes se sont d’ailleurs succédés à la tribune avant l’intervention d’Edouard Baldo. Ils ont dénoncé « les prix du logement, l’abandon de la jeunesse, la fracture sociale et l’exercice du pouvoir au profit d’intérêts particuliers ». La jeune militante Kadidiatou Kande a exprimé son souhait de « rendre le pouvoir à la population afin d’œuvrer ensemble à l’intérêt général ». Hervé Guerrera, fondateur du Partit Occitan a pour sa part prôné une ville « solidaire socialement » avant de conclure son intervention avec, comme à son habitude, quelques bribes de provençal.
Durant près d’une heure de discours, Edouard Baldo a fait de nombreuses allusions « aux sortants » sans toutefois citer le nom de la maire actuelle.
Le candidat de l’opposition reproche à l’équipe en place son « immobilisme et son manque de vision » qu’il compare au « niveau de leur campagne ». Le projet socialiste s’articule autour de cinq axes majeurs. Le candidat a commencé par rappeler quelques chiffres concernant la situation économique de la ville, « 150 départs d’entreprises, soit 2300 emplois en moins depuis 2010 dans la zone des Milles ». D’où son souhait de « soutenir l’économie locale et les PME », sans pour autant avancer de mesures concrètes. Sur le volet de l’habitat, il estime que « le nombre conséquent de logements vacants en centre ville doit permettre de faire face à la pénurie et d’assurer « un accès au logement pour tous ». Et d’ajouter que malgré une forte demande concernant les HLM, « rien n’est fait pour y remédier ».
Quelques mesures fortes, déjà connues, ont marqué l’intervention du candidat. Notamment la gratuité des transports en commun et la piétonisation du centre historique. En matière de sécurité, face à la montée des incivilités, Edouard Baldo prévoit le renforcement de la présence policière dans certains quartiers de la ville. Sans oublier les atouts de la ville, « capitale de la jeunesse au potentiel culturel important », il aborde les conditions difficiles de la vie étudiante à Aix. Le candidat à la mairie d’Aix estime le cout moyen du logement pour un étudiant à 650 euros … « pour ceux qui arrivent à trouver un logement ! » Cette situation entraine selon lui une « fuite des étudiants vers Marseille » où la vie est moins chère. Pour améliorer la situation, il propose la création d’une « maison étudiante » afin de guider les étudiants dans leurs démarches.
Concernant l’exercice du pouvoir, il est revenu sur sa signature du pacte Anticor qui a déplu à Maryse Joissains et Jean-Noël Guérini. Le candidat souhaite en effet en finir avec « les petits arrangements entre amis », allusion à peine voilée aux récents déboires judicaires de la maire. « Peur, immobilisme et conservatisme » caractérisent « les sortants », dans une « ville où les citoyens sont divisés et mis à l’écart de toutes décisions collectives », a encore ajouté Edouard Baldo. Lui qui souhaite instaurer les conseils de quartiers et de cadre de vie, imposé par la loi, « qui n’existent pas », pour rétablir le contact avec les Aixois, et « rendre la ville aux habitants ». A noter enfin la présence, lors de cette réunion publique, de Jacky Lecuivre, qui s’était incliné au second tour de la primaire socialiste aixoise face à Edouard Baldo. Une présence remarquée et symbolique puisque Jacky Lecuivre a préféré rejoindre la liste apolitique de Jean-Louis Keita plutôt que d’apporter son soutien au candidat officiel du PS.
Jérémy Bouillard