Ce jeudi 2 avril, Martine Vassal a été élue présidente du Conseil général, mettant ainsi un terme à « l’ère Guérini », débutée il y a 17 ans.
Quatre jours après les résultats, l’ambiance festive et décontractée n’est pas retombée dans le clan UMP. Surtout dans le canton Aix 2 où, après l’élimination du binôme d’André Guinde et au Front Républicain, l’alliance UMP/UDI est parvenue à conquérir un bastion détenu par la gauche depuis 40 ans. Dans les bureaux de vote aixois, les binômes UMP/UDI ont en effet réussi à faire barrage au FN malgré un taux d’abstention record.
Danièle Brunet déclarait à cette occasion « on était face au FN, et je dis bravo la République car beaucoup d’électeurs qui ne sont pas de notre bords se sont déplacés et ont voté pour nous, on va essayer de ne décevoir personne ». Si, dès le premier tour, la victoire de ce parti d’opposition était visible, cette élection reste profondément marquée par l’abstention. « Pour moi 50% d’abstention c’est ça le chiffre le plus négatif. C’est ce qui, en tant que profond démocrate, me déçoit le plus. La question que je me pose c’est : qu’est-ce qu’il se passe pour qu’un Français sur deux n’aille pas voter », commentait pour sa part Jean-Marc Perrin. A la joie, succède désormais une profonde volonté d’action, et surtout, une envie de rapidement retourner sur le terrain.
Le constat est le même au niveau départemental : si l’élection de Martine Vassal n’est pas une surprise pour cette élue proche du clan Gaudin, cela reste néanmoins une grande satisfaction. Elle s’impose face à Jacky Gérard (Divers Gauche) qui obtient neuf voix, Claude Jorda (PCF) avec 7 suffrages et Jean-Marie Verani (FN) avec 2 voix. Elle devient ainsi la première femme, et la première élue de droite, à prendre la tête du département. Et c’est sous les applaudissements d’une grande partie de la salle qu’elle a entamé son mandat et son premier discours en tant que présidente du Conseil général des Bouches-du-Rhône.
Les questions qui se posent dès lors dans l’opposition, et qui seront centrales pour cette quinquagénaire, tournent autour de la métropole et de la sécurité. Comme le rappelle le député et premier adjoint au maire de Marseille Dominique Tian, « sa victoire est celle de l’équipe Gaudin, la réussite d’un système qui vise désormais la métropole ». Malgré le changement de bord politique de la majorité du conseil, les points importants restent les mêmes. La métropole crée des divisions au sein même des partis. Reste à savoir comment cette ancienne cadre, souvent décrite comme consensuelle, parviendra à dégager un projet majoritairement accepté…
Cécile Allegre