À deux semaines du premier tour, la seule candidate féminine des primaires de la droite et du centre continue sa chasse aux suffrages. Elle était invitée à Aix pour un café-citoyen samedi dernier. Exercice qu’elle a effectué avec son style habituel . . .
Une élection se gagne voix après voix. Et ça, Nathalie Kosciusko-Morizet l’a bien compris. Une cinquantaine de sympathisants s’étaient réunis aux alentours de 15h pour rencontrer leur championne dans le restaurant « La Rotonde », situé non loin de la place éponyme.
Seule, au milieu d’un parterre d’adeptes, NKM commence par remercier ceux qui l’ont soutenue dans la course à la primaire, et notamment Christian Kert, député de la 11ème circonscription des Bouches-du-Rhône qui lui a accordé son parrainage, présent à ses côtés. « Mes parrains sont des esprits libres et indépendants » assène-t-elle, comme pour sous-entendre combien il lui fût difficile d’obtenir les signatures nécessaires à sa candidature.
Puis la chef de file de l’opposition Les Républicains (LR) à la Mairie de Paris commence son show. Sans fiches, sans hésitations, le verbe clair et haut, NKM enchaîne les tacles (toujours maîtrisés) à ses camarades candidats. Elle répète à l’envi son désir d’imposer un agenda différent à cette campagne. En creux, on comprend bien qu’elle souhaite se placer au-dessus de la mêlée. « Je ne veux pas parler de Gaulois, de burkinis, de pains aux chocolat… Je veux parler Europe, éducation, numérique« , explique-t-elle. Puis la député de l’Essonne revient sur le débat réunissant les sept candidats, qui se tenait deux jours plus tôt. Elle avoue avoir « décroché pendant le débat sur Bayrou » (il était reproché à Alain Juppé d’avoir promis au centriste d’être son Premier ministre en cas de victoire, NDLR). Une fois de plus pour signifier son envie d’élever les débats…
Une fois son discours terminé, les questions du public commencent. Mais ce sont en réalité les élus locaux, à savoir Dany Brunet (adjointe à la mairie d’Aix) et Jean-Marc Perrin (conseiller départemental et président du technopôle de l’Arbois) qui subtilisent en premier le micro. NKM en profite pour dérouler une partie de son programme : augmentation du budget du Ministère de la Justice, question d’autorité de l’État, éducation… Celle qui fût ministre de l’Ecologie pendant plus d’un an, et qui n’a eu de cesse de le rappeler lors du débat en vantant le Grenelle de l’Environnement qu’elle avait initié, n’évoque qu’à peine les enjeux environnementaux. Elle préfère embrayer sur « la nouvelle mondialisation« , ou rappelle son attachement à certaines dispositions de la loi Macron, concernant l’auto-entrepreneuriat notamment.
Lorsqu’une mère de famille prend la parole pour évoquer la situation scolaire de ses enfants et son inquiétude vis-à-vis de la réforme des collèges, NKM la fixe dans le blanc des yeux, acquiesce à chaque fin de phrase. La réponse semble satisfaire son interlocutrice. Une voix de plus, inutile pour celle qui semble être larguée dans les sondages ?
De l’autre côté de l’Atlantique, les sondages se sont trompés…
Xavier Ponroy