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Quarante-huit heures après l’écrasante victoire du XV de France en Coupe du monde de rugby, le Vélodrome de Marseille est à nouveau l’hôte d’un événement historique. À l’occasion d’une messe célébrée par le Pape François ce samedi 23 septembre lors des Rencontres méditerranéennes, plus de 60000 fidèles ont été portés par de nombreux messages d’espoirs dans l’enceinte du stade. Retour sur une après-midi que bénévoles et visiteurs ne sont pas près d’oublier.

 

Une foule en délire pour un événement historique

Samedi 23 septembre, quatorze heures. Le Pape est encore loin du stade Vélodrome et pourtant, les tribunes l’acclament déjà. Entre chants et holà – à laquelle même les prêtres participent, les spectateurs venus des quatre coins de la France ont droit à un véritable défilé de personnalités. Pour faire patienter la foule, l’organisation a vu les choses en grand : le musicien Jimmy Sax, le groupe chrétien Glorious mais aussi Grégoire sont de la partie. Même l’humoriste Gad Elmaleh intervient. Si, fidèle à lui-même, il ne peut s’empêcher d’amuser la galerie, sa conclusion demeure philosophique : « c’est sûrement la première fois qu’ici, tout le monde est pour la même équipe ». Il n’en faut pas plus pour convaincre la foule. Dehors, les retardataires s’activent ; il ne faut pas rater l’arrivée de la Papamobile, et les portes ferment à 15 heures. La sécurité est rodée, et les bénévoles préparés. Rien ne laisse penser que deux jours plus tôt, c’était le rugby qui était célébré.

 

« Les bénévoles ont travaillé toute la nuit dans l’urgence »

16 heures 15. Après une arrivée acclamée et un tour de stade réalisé, le Pape débute l’office, entouré de 70 évêques internationaux et plus de 700 prêtres. L’euphorie laisse place au recueillement. Si, émus, les fidèles suivent la célébration à travers les écrans géants, les organisateurs sont, eux, sur le qui-vive. Les secouristes interviennent pour quelques malaises, la sécurité surveille les alentours, et les bénévoles se préparent pour l’instant redouté : « 450 points de communions sont prévus, avec plus de 1000 bénévoles rien que pour ce moment-là », détaille Nathalie, volontaire pour l’événement. Cette paroissienne de Marseille ne s’arrête plus depuis une semaine. « On reçoit des centaines de mails depuis quelques jours. Hier, nous sommes venus en repérage et aujourd’hui, nous avons eu un brief sur le terrain ». Il a fallu agir vite : durant la nuit, l’impeccable pelouse verte a été remplacée par un immense parquet blanc, foulé par des fidèles arrivés dès midi.

 

« Ça a énormément de sens de se retrouver dans un lieu qui forge l’unité »  

Au cours de la célébration, les messages transmis sont nombreux : à plusieurs reprises, le Pape, qui s’exprime en partie en français, rappelle l’importance de se tourner vers les plus démunis. Paix, accueil et solidarité sont les maîtres mots de cette messe unique. Alors que la cérémonie touche à son but, le mot de la fin revient au cardinal Aveline, installé à Marseille. Touché en plein cœur par la venue du Pape François, l’homme d’Église le remercie vivement de sa visite, et, mêlant humour et émotion, conclut : « nous nous sentons « À jamais les premiers » […] Ce soir, même la Bonne Mère a la larme à l’œil ». Dans le public, familles, religieuses, groupes scouts et paroissiens approuvent ses paroles. « Le discours du cardinal a rassemblé tout ce que je pensais : on a une chance incroyable d’être là. C’est encore plus beau car c’est au Vélodrome, un endroit qui rassemble cette ferveur populaire », souligne Delphine, bénévole au sein des 800 choristes de l’événement. Pari réussi pour Marseille : le message est passé, et tout le monde est bouleversé.

Hortense Stock