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Juin 2022. Au Palais de Justice, lors du procès des attentats du 13 novembre, un destin se trace. Marie Janeyriat, en stage d’observation chez France Télévisions, réalise qu’elle a trouvé sa voie : la chronique judiciaire. Aux côtés de Nathalie Perez, reconnue dans ce domaine, elle croise le regard de Salah Abdeslam. Le temps s’arrête. Elle sait qu’elle n’oubliera jamais ces yeux. Et alors qu’elle se tient là, elle réalise que la chroniqueuse judiciaire qu’elle accompagne est sans doute l’incarnation de ses idéaux. Une femme forte, qui lui confie avoir déjà reçu des menaces de mort, mais qui est tellement passionnée par son métier qu’elle ne se laisse pas décourager.

Une expérience déterminante

Au cours de la semaine, Marie a découvert les différents métiers du journalisme, comme celui de journaliste reporter d’image (JRI). A l’origine, son stage ne devait pas se dérouler avec Nathalie Perez, mais elle confie avoir pris son courage à deux mains pour oser l’approcher. Le procès du 13 novembre, c’est un moment très important auquel elle a eu la chance d’assister. Elle a tellement aimé l’expérience qu’elle est retournée à France Télévisions une fois son stage terminé. Elle a alors pu monter les vidéos des interviews des victimes réalisées avec la journaliste Police-Justice. Elle a été impressionnée de voir que la professionnelle a noué des liens d’amitié avec les victimes. A l’image de cet entraîneur sportif qui se tenait près du Stade de France avec son fils a perdu l’usage de ses jambes lors de l’attentat. Nathalie Pérez est devenue très proche de lui. « Je trouve ça très touchant », affirme Marie. « Ce métier permet d’entendre l’histoire de la bouche de ceux qui l’ont directement vécue : les accusés et les victimes ».

« Tu me fais penser à moi quand j’étais jeune »

Courage, admiration, fascination. Ce sont les trois mots qui décrivent l’emprunte qu’a laissée Nathalie Perez sur cette étudiante. A la rubrique Police-Justice de France Télévisions, une relation de respect mutuel se tisse. En la suivant, Marie découvre la vie d’une chroniqueuse judiciaire : des appels incessants, un emploi du temps débordant et, surtout, des rencontres. Au fil des jours, elle se surprend à voir en elle un modèle, l’incarnation de ce qu’elle aimerait devenir. Et cette idée ne vient pas que de l’étudiante émerveillée : « Tu me fais penser à moi quand j’étais jeune », lui dit la chroniqueuse judiciaire. Marie se regarde. Si sa tutrice ne possède ni sa chevelure d’un roux flamboyant, ni son sourire chaleureux, elles partagent un regard dans lequel brille une détermination à toute épreuve. Elle éprouve tant de respect pour cette professionnelle, tant d’admiration pour sa force et son travail qu’elle ne peut réprimer la joie qui l’envahit. Et avec la joie, la surprise que cette personne avec laquelle elle s’entend si bien lui confie se reconnaître en elle.

Une surprise ? Pas tant que ça…

Cette expérience reflète sa personnalité à bien des égards : un grand cœur et un grand caractère. Marie est toujours prompte à aider les autres et à lutter pour les causes qui lui sont chères. Et lorsqu’elle en parle, des étoiles brillent dans ses yeux. Tous ses intérêts personnels touchent d’une manière ou d’une autre à la dénonciation des injustices. Quant à ses aspirations professionnelles, il ne faut retenir qu’un instant : juin 2022. C’est au palais de justice, lors du procès des attentats du 13 novembre, qu’un destin s’est tracé.

Apolline Jude