Cette foraine travaille dans le milieu depuis moins de 10 ans et se plaît énormément dans son travail.
Tout en haut du cours Mirabeau vous tomberez sur le stand de Marie-Ange. Elle vous accueillera avec un grand sourire. Cette trentenaire travaille à son compte sur le marché textile d’Aix en Provence depuis presque un an. Une longue tresse sur le côté, une cigarette à la main, elle explique qu’elle était commerçante pendant 9 ans avant de devenir foraine. Elle avait sa boutique à Aix en Provence quand un jour, sa meilleure amie (foraine), a eu besoin de son aide. Ainsi elle est tombée dans le monde des marchés. En 2008 la jeune femme commence à travailler comme salarié sur les marchés pour finalement se mettre à son compte l’année dernière. Et quand on lui demande si elle ferait le même choix aujourd’hui elle répond sans hésitation « pour rien au monde je ne rouvrirais un commerce, je ne me verrais pas faire autre chose que les marchés ». Cette grande brune naturelle et spontanée nous avoue que comme tout travail il y a bien évidemment des avantages mais également des inconvénients. Il s’agit d’un travail en extérieur donc il fait très froid en hiver et très chaud en été, mais rien ne semble pouvoir attaquer son enthousiasme.
Quand le sujet des déplacements fréquents du marché textile est abordé Marie-Ange fronce brièvement les sourcils « ça change tellement qu’on en perd notre latin ». Après quatre ans sur le cours Mirabeau notre foraine au look bariolé est très heureuse de cet emplacement. La fréquentation sur son stand est bien meilleure maintenant qu’elle pouvait l’être à Verdun. Même la réglementation plus stricte sur le cours ne saurait contrarier Marie-Ange qui fait son maximum avec les autres forains pour faire un beau marché à l’image d’Aix, ville provençale par excellence avec tous ses marchés si différents. Son regard bleu se durcit quand le sujet de Noël est abordé. Au mois de décembre « on pleure, on n’est pas considéré, enfin moins, on est obligé de se plier aux bons vouloirs de la mairie ». La jeune femme explique qu’aucun forain n’est convaincu par l’explication selon laquelle ils seraient délocalisés sur les allées provençales pour des raisons de sécurité « ça pourrait se faire mais c’est le pot de terre contre le pot de fer et au final on n’a pas envie de se faire mal voir par la mairie ». Les forains ne manifestent plus mais Marie-Ange explique avec amertume qu’ils se sentent oubliés durant cette période, que la mairie ne fait pas assez de communication pour le marché et donc même les clients fidèles les cherchent à Noël. « Il y a quelques années on avait la Sainte Barbe, supprimée dommage, on faisait le marché toute la journée ». Mais malgré tout cette foraine garde constamment le sourire et ne retient que la bonne humeur avec ses voisins de stand et les cafés le long du cours.
Margot Harty de Pierrebourg