Chaque semaine, une dizaine de résidentes de l’EHPAD Bastide des figuiers à Aix-en-Provence pratiquent une heure de gymnastique douce. L’occasion de continuer la pratique du sport malgré un âge avancé.
Sur l’air des copains d’abord de Brassens, les jambes et les bras s’agitent en rythme. Assises sur leur chaise ou leur fauteuil roulant, Jeanine, Hélène, Georgia ou encore Pierrette suivent les consignes de Véronique, leur animatrice. Dans une ambiance décontractée, elles réalisent des exercices qui favorisent la circulation sanguine et permettent de garder les muscles en activité.
Le but n’est absolument pas la performance sportive, mais plutôt l’entretien d’un corps courbé par le poids de l’âge. Une façon de rester actif, mais aussi de garder de bonnes habitudes. Hélène, 98 ans est la doyenne de cette petite bande. Elle vit à Aix-en-Provence
depuis 50 ans et a toujours fait beaucoup de sport. D’abord du vélo dans sa jeunesse, puis la marche à pied. Si son corps ne peut plus encaisser les longues heures de randonnées, elle souhaite tout de même se dépenser le plus régulièrement possible. « Je ne veux pas m’empâter, j’ai 98 ans, mais la vie continue, et un peu de sport n’a jamais fait de mal à personne » confie-t-elle. Georgia, elle, est arrivée à Aix-en-Provence il y a une trentaine d’années. Corse d’origine, elle pratiquait assidûment l’escalade dans les massifs de l’île de beauté. Un brin de nostalgie dans la voix, elle se rappelle la sensation une fois la paroi gravie : « j’adorais ce sentiment de liberté. Être au cœur de la nature, se dépenser. ». En arrivant à Aix-en-Provence elle a pu continuer la pratique quelques années, avant de se mettre à la randonnée. « Je n’étais plus assez en forme pour grimper, mais je pouvais toujours profiter de la nature en marchant ». À la fin de l’activité, Jeanine, un peu honteuse, avoue ne jamais avoir fait de sport. En revanche elle adorait aller au bal. Originaire de Gardanne, elle se rendait presque chaque semaine à Aix-en-Provence avec son papa, pour danser. Bien que n’ayant jamais pratiqué dans un club, c’était son moyen à elle de garder la forme. « Je marchais chaque jour cinq kilomètres pour aller au travail, et le soir, je me rendais aux bals des villages alentours. Et quand on y pense, danser pendant trois ou quatre heures, c’est du sport ! ».
Lucas Kasprzak