Ce jeudi 12 février, le CEA Cadarache a accueilli 150 lycéens de première scientifique venus de Gap et Salon. Encadrés par neuf professeurs, dans le cadre de l’opération « Scientifique, toi aussi » ces élèves ont réfléchi à la place des femmes dans les sciences pour faire voler en éclats les préjugés.
Dès la première intervention de Caroline Champenois, chercheuse pour le CNRS, le ton est donné, « les filles doivent être indépendantes financièrement grâce à leur métier ». Dans la salle la majorité des jeunes applaudit. Une prise de conscience est-elle en route ? Une enseignante nous l’assure, les recherches menées en amont de ce projet et les discours des scientifiques bouleversent les aprioris de certains étudiants.
Le seul débouché possible pour Juliette avant cette journée : être médecin. « Aujourd’hui ma mère travaille comme infirmière et pour moi c’était normal d’être proche des gens comme elle me l’a appris. Mais quand j’entends Renaud Lambert nous dire « on fabrique du soleil sur terre» cela me fait rêver et je ne vois pas pourquoi je me fixais ces barrières ».
De l’autre côté de la salle un groupe de garçons discute. Le débat porte sur une façon de voir les choses qui serait différente entre les deux sexes. Pour Valentin, les filles apportent un regard neuf sur les sciences, et ce projet lui tenait à cœur dès le début. Ce n’est pas forcément le cas pour ces camarades qui au départ étaient sceptiques vis à vis du thème de l’opération. « Après des débats, parfois virulents avec nos camarades filles nous avons pris conscience de la stupidité de nos idées. Il n’y a en réalité aucune raison concrète pour qu’elles soient moins performantes que nous en physique par exemple ».
A la fin du « speed métier », un groupes de filles timides se rapprochent de Sarah Breton qui a fait forte impression. Persuadée que la physique faisait partie du domaine réservé des homme, Louise prend conscience de son erreur au contact de la jeune thésarde. « Ce qui compte c’est que tu sois curieuse et motivée » lui martèle Sarah.
Le temps d’une pause, les lycéens sortent discuter. Les thèmes des discussions sont récurrents, métiers du futur, sciences, mais surtout place des femmes dans nos sociétés. Les professeurs fiers, observent leurs étudiants et sont ravis de la prise de conscience générale. Pour ces enseignants peu importe le niveau des élèves, il faut qu’ils réalisent « qu’en science tous les métiers sont mixtes ».
Une journée qui marque les esprits, « et qui nous ouvre les yeux sur les nombreux débouchés qui s’offrent à nous. En première en général on va en S parce que c’est une filière qui est très bien cotée ou pour faire médecine comme moi. On ne réalise pas tous les métiers qui existent. Ces rencontres m’ont permis d’envisager de nouveaux projets et de me redonner de la motivation pour des matières comme les maths ou la physique » nous soutient fermement Laura.
Pour ces futurs scientifiques, il ne reste plus qu’à persévérer avec passion pour atteindre leurs objectifs.
Cécile Allegre