Emeline Chelli, Djette des soirées « La Bringue » @MagistereDJC
À seulement 21 ans, Emeline Chelli, plus connu sous son nom de scène « Filante »,  est Djette pour La Bringue, une soirée exclusivement réservée aux filles garantissant ambiance et sécurité. Présente samedi 11 mars à Marseille pour mixer lors de cet événement « Girls Only », Émeline se confie sur sa vision de ce concept novateur en France. 

Sentez-vous une différence entre les soirées 100% filles et les soirées mixtes ? 

Oui, énormément. Déjà, il y a un concept à la Bringue : lorsqu’on vient seule à la soirée, on nous donne, à l’entrée, un petit bracelet jaune pour se repérer entre filles seules, se parler, faire de nouvelles connaissances etc. Il y a un esprit de solidarité qui a été instruit par l’organisatrice de ces soirées. Et cet élan de solidarité va se répercuter sur l’ambiance générale. On sent l’énergie positive et la bienveillance des filles entre elles. Surtout, on s’auto-gère et on gère les autres lorsqu’on voit que ça ne va pas. Je ressens aussi beaucoup de confiance du fait que c’est une soirée 100% filles. J’ai vu des sacs qui étaient entassés les uns sur les autres et les affaires n’ont pas bougé. Elles laissent aussi les verres sur les tables le temps d’aller danser, et ça montre qu’il y a, au sein de La Bringue, une certaine forme de confiance.

Pensez-vous que la confiance que peuvent ressentir les filles à La Bringue est due à l’absence des hommes ? 

Je ne sais pas si c’est vraiment dû à l’absence des hommes mais, à titre personnel, je pense que ça joue. Ça ne concerne peut être pas toutes les filles, mais il est évident qu’il y a une barrière en moins due au fait que les hommes ne sont pas là. En tant que fille, quand je vais en soirée, je me dis qu’un mec peut avoir un regard vraiment sale sur moi, contrairement à La Bringue où je ne ressens pas ça. Ici, il n’y a pas de jugement, en tout cas, moi je n’y vois rien de mauvais. 

En tant que Djette, des hommes t’ont-ils déjà importuné lorsque tu mixais dans des soirées mixtes ? 

Oui, souvent. Ça passe par des regards insistants, par le sentiment que des personnes se permettent, soit par leurs statuts, soit par leur sexe malheureusement, de se sentir au-dessus de toi. Puis surtout, ils vont te parler d’une manière qui, je pense, n’est pas adaptée aux êtres humains. 

@MagistereDJC

Laura Bernard et Emmanuelle Audibert