@MathildeSanchezGarcin

Après une comédie musicale en 1999, un film en 2008 et une exposition en 2010, ABBA possède depuis 2013, un musée à son effigie. Situé sur l’île de Djurgarden en plein cœur de Stockholm, le lieu retrace l’histoire de ce groupe suédois emblématique des années 1970. 

Au musée ABBA, la légende vit encore. Pourtant, la devanture est sobre et décevante. Une fois à l’intérieur, en revanche, bienvenue dans un monde clinquant fait de paillettes. Les visiteurs sont plongés au cœur des années 70 pendant les heures de gloire du groupe suédois. L’exposition est immédiatement introduite par un clip vidéo diffusé sur grand écran. De quoi tenir en haleine. Il s’en suit une reconstitution sur 1300m2, de l’histoire du groupe avec les nombreux instruments, costumes et autres objets appartenant aux membres. Le musée bénéficie de leur précieux soutien car une grande partie du matériel est issue de collections privées. Sans compter les innombrables disques d’or, de platine ou de diamant. Le tout, dans un cadre contemporain et interactif. 

Dans une première pièce, chaque membre est présenté séparément selon son parcours et ses expériences musicales. Au commencement, Anni-Frid, Benny, Agnetha et Björn forment des couples de musiciens passionnés. C’est en 1970 qu’ils décident d’unir leurs talents pour constituer un groupe. Les initiales de leurs prénoms composent finalement l’acronyme ABBA. Bien qu’ils aient marqué les années disco avec leurs mélodies entraînantes, les quatre Suédois sont aussi connus pour leurs tenues excentriques style glam rock et leurs clips kitsch. Un mélange de leurs combinaisons les plus colorées et de leurs bottes à talons compensés envahissent une nouvelle pièce. Parmi ce nombre incalculable de costumes authentiques, figurent ceux avec lesquels ils remportent l’Eurovision à Brighton en 1974. Un événement clé dans la carrière du groupe, qui lui vaut son succès grâce au célèbre titre « Waterloo ». Mais la suite de l’exposition prend une tournure encore plus réaliste. Entre statues de cire à taille humaine et marionnettes caricaturées, les membres sont représentés sous toutes leurs formes. Afin de découvrir l’environnement dans lequel le groupe a évolué, le musée propose une reproduction des lieux emblématiques de son quotidien. Du studio d’enregistrement jusqu’aux loges, en passant par la petite maison en bord de mer, on s’y croirait. 

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Ce qui fait, toutefois, tout l’intérêt du musée, est son côté interactif. La technologie moderne permet de revivre l’histoire d’ABBA par l’intermédiaire d’un audioguide et de plusieurs activités. Il est donc possible de tester ses connaissances sur la carrière du groupe en participant à un quiz, de s’incruster dans un clip ou encore de révéler ses talents de chanteur sur « Mamma Mia » ou « Take A Chance On Me » grâce aux cabines de karaoké. Avec une série de hits fondamentaux disponibles, la place est au choix. Mais le clou de la visite est sans doute la possibilité de monter sur scène. L’occasion de se fondre dans la peau d’un cinquième membre et se donner en spectacle aux côtés d’Agnetha et les autres. Encore faut-il oser, car la scène est à la vue de tous les visiteurs. La dernière salle élargit le thème et propose une vision d’ensemble des groupes suédois qui ont marqué l’histoire mondiale de la pop. C’est le Swedish Music Hall Of Fame. À la fin de la visite, tout le monde s’est bien amusé mais c’est passage obligé par le ABBA Museum Shop. De quoi faire le pleins d’objets gadgets en tous genres et le plus souvent, inutiles.

Si le contenu de l’exposition et les activités replacent les succès et influences musicales du groupe dans un contexte historique, elles permettent surtout de mieux comprendre le « phénomène ABBA ». Un phénomène qui persiste, bien que les membres se soient séparés en 1982. En effet, la vente de disques est estimée aujourd’hui à plus de 380 millions d’exemplaires dans le monde. Par ailleurs, le groupe suédois a récemment sorti un album, après une pause de quarante ans. Dans l’attente de leur nouveau spectacle prévu en 2022, les fans peuvent déjà découvrir ce temple du disco.

Mathilde Sanchez Garcin