Depuis une semaine la catastrophe alimente les chaînes d’information en continu © Magistère DJC
Lundi 6 février, à 4h17 du matin, un séisme a frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie. Dans le centre de Kahramanmaraş, un tremblement de terre de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter s’est produit. La plupart des habitants sont sortis et les destructions ont été nombreuses. À 13h24, une seconde secousse de magnitude 7,5 a détruit tous les bâtiments encore debouts. “C’est à ce moment-là que la véritable catastrophe se produit”, déclare Barış Kaya, habitant à Istanbul.
“Je ne suis pas bien comme tout le monde en Turquie. Les endroits où je m’asseyais et bavardais, mangeais, voyageais, ont été détruits. Des personnes que nous regardons à la télévision, des personnes que nous suivons sur les réseaux sociaux, des parents de nos amis sont morts”. Depuis lundi, difficile de reprendre le cours de sa vie lorsque le monde s’écroule tout autour. Le bilan est conséquent. Selon le dernier bilan des autorités, plus de 33 000* personnes sont mortes des suites de ce séisme.
La communication, quant à elle, est maintenue. Sa belle-famille vit exactement dans l’épicentre du tremblement de terre. Avec sa femme, ils n’ont eu aucune difficulté à entrer en contact avec eux. “Les deux premiers jours, afin de ne pas trop encombrer les lignes, nous avons seulement appris qu’ils allaient bien et nous ne les avons pas recontactés, afin que ceux qui ont besoin d’une aide urgente puissent l’utiliser. Mais maintenant, nous sommes plus souvent en contact. Les lignes sont interrompues de temps en temps, l’accès peut être difficile, mais il n’y a aucun problème pour le moment », assure-t-il.
Sans eau courante et sous un froid polaire, les jours passent et les chances de survie s’amenuisent. De nombreux organismes comme La Croix-Rouge, L’Unicef ou AFAD se mobilisent pour venir en aide aux victimes. “Actuellement, avec le Croissant-Rouge turc et le Croissant-Rouge syrien et d’autres partenaires du Mouvement International de la Croix-Rouge, on est en contact avec le centre opérationnel à Paris », explique Philippe Arcamone, Président délégué régional de la Croix-Rouge Provence-Alpes-Côtes d’Azur et Corse. « Dans nos unités locales on sensibilise les bénévoles à se préparer et nous organisons la collecte de dons financiers”.
Malgré une solidarité internationale sans faille, le bilan est déjà cataclysmique. “La situation actuelle en Turquie n’est pas bonne du tout, elle ne l’était pas avant le séisme et à présent ce sera encore pire : cette catastrophe n’est pas gérée de manière appropriée » accuse Barış Kaya. « Les gens sont contraints de s’organiser et de mettre en place eux-mêmes des équipes de recherche et de sauvetage. Tout comme l’État ne contrôlait pas la qualité des bâtiments lorsqu’ils étaient construits, ils ne s’en occupent pas plus à présent après leur effondrement. Il a laissé les gens livrés à eux-mêmes. Malheureusement, c’est très difficile”.
*Bilan non-définitif au 12 février