Le premier tour des élections municipales se tenait ce dimanche 15 mars dans toute la France, avec un taux de participation historique faible. Malgré cette abstention record, certaines tendances commencent à se dessiner à l’échelle nationale.
Le parti présidentiel, LREM, est à la peine dans l’Hexagone. Déjà avec la crise des gilets jaunes, puis avec la controversée réforme des retraites, la majorité ne partait pas sur de bonnes bases. Mais les circonstances sanitaires liées au coronavirus ont définitivement enterré le parti d’Emmanuel Macron pour ces municipales. Il arrive ainsi souvent en troisième, voire quatrième position, dans bien des villes.
Par ailleurs, la gauche semble jouir d’un regain d’intérêt. C’est notamment le cas dans les grandes métropoles, comme Paris, Marseille, ou Lille, dans lesquelles les listes d’union de gauche devancent celles LR. Du côté de la droite, les scores aussi ne sont pas mauvais, permettant de faire face à la gauche au second tour, et de conserver des lieux de premier plan comme Nice.
Mais la véritable surprise de ces élections vient des dissidences. L’écologie demeurant une des préoccupations principales des Français, les alliances écologistes parviennent à se hisser en tête dans des villes importantes, à Strasbourg et Lyon principalement. Le Rassemblement National de Marine Le Pen obtient aussi quelques secteurs historiques, comme Perpignan, Fréjus, ou Hénin-Beaumont. Le grand absent de ce scrutin est La France Insoumise qui, pour la plupart du temps, s’est contentée de soutenir les listes de gauche ou d’extrême gauche dans la course aux mairies.
Hugo Messina
Anne Hidalgo largement en tête à Paris
La maire sortante de Paris arrive nettement en tête du premier tour des municipales. Elle obtient 29,3% des voix, devant les 22,7% obtenus par Rachida Dati, tête de liste Les Républicains. L’ex-ministre de la santé devenue candidate LREM, Agnès Buzyn, récolte 17,2% des suffrages, alors que le candidat dissident Cédric Villani n’atteint pas la barre des 10%. EELV n’a pas séduit la capitale, son candidat David Belliard, se qualifie tout juste au second tour avec 10,79%.
La droite dépassée à Marseille
Michèle Rubirola et sa liste Printemps marseillais créent la surprise en récoltant 23,4% des suffrages. L’union de gauche, rassemblant le Parti Socialiste, le Parti Communiste Français et divers mouvements citoyens prend l’avantage au premier tour. La liste LR portée par Martine Vassal, favorite jusqu’ici, se place juste derrière avec 22,3% des voix. Le candidat RN Stéphane Ravier arrive en 3ème position avec un score de 19,4% , suivi de Bruno Gilles (DVD) et ses 10,6%. Entre alliances et ralliements, tout reste à faire pour le second tour.
EELV prend les devants à Lyon
EELV marque son ancrage à Lyon en se hissant à la première place. L’élu vert Grégory Doucet marque 28,4% des voix, loin devant la liste LR menée par Etienne Blanc (17%). Le candidat de la majorité présidentielle Yann Cucherat récolte 14,9% des suffrages, de quoi décevoir le maire sortant Gérard Collomb qui espérait reconquérir la mairie et la métropole. Les divisions au sein de son parti en sont pour quelque chose. Le premier adjoint de Collomb, Georges Képénékian, qui a fait course seul, obtient 11,98%. La France Insoumise se place en cinquième position, avec 10,06%.