La division des forces de gauche aux élections régionales de décembre risque d’offrir la région PACA à une droite portée par l’élan triomphal des élections départementales.
Les 20 et 24 avril derniers, les adhérents d’Europe Écologie Les Verts (EELV) en PACA désignent le binôme mixte qui représentera le parti aux élections régionales de décembre. Si au niveau national les écologistes n’ont réuni que 2 % des suffrages au premier tour des élections départementales de mars, leur rôle reste central en vue des régionales de décembre. Dans toutes les régions, le parti dirigé par Emmanuelle Cosse jouera le rôle de catalyseur entre un Parti Socialiste aux abois et un Front de Gauche (FDG) en opposition frontale avec le gouvernement de Manuel Valls.
Dorian Hispa, secrétaire EELV à Aix-en-Provence, regrette que « les élections régionales, encore plus que les départementales, revêtent un enjeu national très fort ». Amer, le jeune responsable politique estime qu’« il faudra choisir entre une alliance avec le Parti Socialiste et une alliance avec le Front de Gauche». Aux départementales, les écologistes aixois avaient pourtant fait le choix d’une association avec le Front de Gauche. Si Dorian Hispa qualifie son ticket commun avec Anne Mesliand de « découverte », il semble que le Parti Socialiste recueille aujourd’hui les faveurs des écologistes au niveau national et en région PACA.
Le faible suspens qui entoure les coalitions des partis de gauche aux élections régionales dissimule pourtant une volonté aixoise de rassemblement. Au Front de Gauche, on défend « une union large et progressiste sur les idées et les valeurs de la gauche ». Les propos de Léo Purguette, secrétaire de la section FDG aixoise, sonnent comme une main tendue en direction des écologistes et des socialistes « frondeurs ». La politique menée par le gouvernement et la majorité parlementaire demeure le point de rupture pour un parti qui entend défendre « une alternative progressiste de gauche, orientée vers les besoins des gens ».
« Changer de premier ministre », seul compromis pour une union
Au Parti Socialiste, il y a bien longtemps que l’on se fait l’écho des états d’âme du rassemblement d’extrême-gauche : « Oui, l’union de toute la gauche est souhaitée, envisageable, mais elle peut être compliquée sur les idées ». L’euphémisme prononcé par Guillaume Guerre, secrétaire de la section PS aixoise, est révélateur d’un profond malaise. Les militants de gauche se sentent entenaillés entre convictions locales et postures nationales. Dorian Hispa définit, non sans humour, l’ultime compromis qui permettrait de réunir les forces de gauche : « Changer de premier ministre ». Si les écologistes aixois se posent en rassembleurs en vue du scrutin régional, les militants de gauche gardent les yeux rivés vers Paris.
Nicolas RINALDI