Il y a tout d’abord eu l’incompréhension générale. Paris ? Un attentat ? Personne ne veut y croire. Puis la panique. Chacun cherche à avoir des nouvelles de ses proches. L’angoisse de toute une nation apparait en l’espace de quelques heures. Peu à peu, le bilan s’alourdit. Entre pleurs, angoisses et soulagement, les réactions fusent sur les réseaux sociaux. Personne ne sait rien, mais chacun y va de son commentaire. Après une nuit agitée, passée devant les informations, la Nation se réveille avec une « gueule de bois » semblable aux attentats de janvier. L’atmosphère est tout aussi lourde. Des milliers de Français se réunissent pour manifester leur soutien et l’unité nationale est demandée par notre Président.
Rapidement, la société se divise. Une partie respecte avec dignité la demande du Président. Pour l’autre, c’est un déferlement de haine, de préjugés et de théories complotistes. Nous vivons dans une société où la liberté d’expression est primordiale et où nous devons chaque jour la favoriser. Mais respecter le deuil des familles relève également du savoir-être et du respect. La mascarade des députés de l’opposition est à l’image de certaines réactions : inacceptables.
Au-delà de ces contradictions, des questions restent sans réponse. Ces terroristes ont assassiné de sang-froid la jeunesse et son insouciance alors qu’ils faisaient partie de la même génération. Comment en est-on arrivé là ? Comment des humains arrivent-ils à se haïr autant ?
La France a choisi de répondre dans l’immédiat par des bombardements et une augmentation de la sécurité. Mais qu’en est-il de la lutte contre la radicalisation qui gangrène certains adolescents puis adultes …
Six jours après ce drame les plaies sont toujours ouvertes et les sentiments se bousculent : tristesse, colère, haine, culpabilité. Tout le monde veut « continuer comme avant », mais rien ne sera jamais plus pareil. Pour certains il y aura l’absence, le trou béant laissé par la perte d’un proche, la disparition de ce « pote » avec qui on avait l’habitude de faire la fête et qui croyait en l’humanité ; et cet enfant qui va devoir grandir sans l’amour d’un parent.
Aujourd’hui, nous sommes pourtant armés pour lutter contre la morosité et la peur qui risque de s’installer. Nous sommes avant tout des Humains. Alors, balayons la haine d’un revers de main et soyons heureux. Vivre, c’est profiter et aimer.
Cécile ALLEGRE