19 juin 1991 : « le bruit et l’odeur »
«Le travailleur qui habite à la Goutte-d’Or et travaille avec sa femme pour gagner environ 15 000 francs. […] Sur son palier d’HLM, ledit travailleur voit une famille entassée avec le père, trois ou quatre épouses et une vingtaine de gosses, qui touche 50 000 francs de prestations sociales sans, naturellement, travailler. […] Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, le travailleur français, sur le palier, il devient fou »
Cette déclaration a longtemps collé à la peau de Jacques Chirac, prononcée à l’occasion d’un dîner-débat à Orléans. La gauche voit ça comme un opportunisme électoral, en se rapprochant du FN, même si Chirac s’en défend. Des années plus tard, en 2009, il revient sur ce propos, le qualifiant de « bêtise » qu’il « n’aurait pas reproduit ».
16 juillet 1995 : le discours du Vel d’Hiv
« Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’Etat français. »
« Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 450 policiers et gendarmes français, sous l’autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis. »
Jacques Chirac s’exprime au Square des martyrs du Vel d’Hiv à Paris, à l’occasion du 53ème anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv. Il décide de reconnaitre la responsabilité de la France dans la déportation des juifs durant la seconde Guerre Mondiale. Contrairement à son prédécesseur François Mitterrand qui avait déclaré : « Je ne ferai pas d’excuses au nom de la France. La République n’a rien à voir avec ça. J’estime que la France n’est pas responsable » en 1994. Cette déclaration de Jacques Chirac a été très appréciée par son audience, saluant son « courage ».
11 février 2002 : « Oui je suis candidat »
Venu inauguré la nouvelle gare TGV d’Avignon, en présence de la maire d’Avignon Marie-Josée Roig, il annonce à la surprise générale sa candidature à la présidentielle. En quelques phrases, il a exposé les thèmes de sa campagne.
« La France tourne au ralenti; elle prend du retard par rapport à ses principaux partenaires. Il semble s’installer comme un certain désordre. C’est grave car cela démobilise et cela inquiète. Il faut restaurer l’autorité de l’Etat qui a tendance à se dégrader, renforcer la sécurité des Français, renforcer la solidarité nationale. Il n’est pas normal que depuis quatre ans, la pauvreté n’ait pas reculé. Il faut surtout réhabiliter chez les Français une valeur qui a tendance à s’effacer: le respect de l’autre. » (…) « Ma chère Marie-Josée Roig, vous m’avez posé une question directe et franche. Je vous y répondrai dans le même esprit, franchement : oui, je suis candidat. »
2 septembre 2002 : « notre maison brûle et nous regardons ailleurs »
A l’occasion du Sommet de la Terre qui avait lieux à Johannesburg, Jacques Chirac lance l’alerte concernant l’environnement. Alors que le sujet n’est pas encore au centre de tous les débats, il prend position et fixe cinq « chantiers prioritaires » : le changement climatique, l’éradication de la pauvreté, la diversité biologique et culturelle, les modes de production et de consommation et enfin la « gouvernance mondiale pour humaniser et maîtriser la mondialisation ».
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La terre et l’humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables. » (…) « Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie. » (…) « Si l’humanité entière se comportait comme les pays du Nord, il faudrait deux planètes supplémentaires pour faire face à nos besoins. »
Hugo Chirossel