Benjamine Rombhot représentera le Magistère Journalisme et Communication des Organisations pour l’épreuve d’éloquence du Magisterium au matin du samedi 23 mars. Les sélections ont eu lieu ce vendredi 1er mars. Six candidats se sont affrontés pour devenir l’ambassadeur.
« Si la vérité blesse est-ce la faute de la vérité ? ». Cette question rythme l’oral de Benjamine. Entre humour et logique, sa réflexion repose sur différents éléments. Son expérience personnelle étaye, d’abord, son point de vue sur la question. Le passage où elle apprend que son frère est le préféré de la famille fait partie des plus savoureux. Elle implique directement ses amis, qu’elle s’amuse à appeler « camarades », dans certaines de ses anecdotes. Et quand une référence historique se révèle identique à un de ses concurrents, elle ironise et défend sa position. Au fil de son interprétation, sa posture lui permet de se démarquer. Elle se passe de ses feuilles pour s’élancer dans un réel storytelling. Elle n’hésite pas à s’adresser directement à son public. Et ce dernier se retrouve captivé. Une véritable expérience d’éloquence. Son oral efface rapidement les prestations des autres candidats. L’assemblée est séduite dans le bâtiment Cassin de la faculté de droit et science politique d’Aix-en-Provence.
Ce lieu accueille en effet une trentaine de magistériens toutes promotions confondues. Ils endossent la lourde tâche de trancher parmi leurs pairs pour élire le plus éloquent. Le jury composé des professeurs Damien Frossard, Sèverine Pardini et de la nouvelle gestionnaire Sophie Antonicelli, est aussi venu participer aux délibérations.
L’ordre de passage se détermine au hasard. En 5 minutes les concurrents doivent répondre à une problématique, imposée deux semaines auparavant, et défendre leur point de vue. Les questions se distinguent de : « La timidité est-elle la vertu des imbéciles ? », à « La plume est-elle plus forte que l’épée ? » ou encore « Rien n’est à craindre tout est à comprendre. » L’angoisse avant le passage se partage entre les participants. Ils s’élancent sous l’œil attentif de leurs camarades, et d’une caméra, pour immortaliser ce moment.
Pierre-Marie, Gaspard, Robin, Susie-Lou, Anna et Benjamine s’affrontent à coups de références historiques, littéraires, musicales et personnelles. Elles se baladent entre Honoré de Balzac, John Locke, Aya Nakamura, Éric Zemmour et Marie Curie. Les mains tremblent sur les feuilles, mais finalement la parole se délie et les prétendants se libèrent. La salle montre son adhésion par un enchaînement de rires et d’applaudissements. Une fois l’angoisse dépassée, celle des résultats arrive. Pendant que les étudiants votent à bulletin secret, Sèverine Pardini donne les avis du jury. Chloé Humbert annonce les résultats: Benjamine l’emporte. Une victoire sans appel.
Elle affrontera donc les ambassadeurs des différents magistères le samedi 23 mars afin de désigner le plus éloquent. Un tirage au sort a été effectué après les sélections pour répartir les sujets. Les questions ont été distribuées, avec pour indication, de savoir si la réponse sera positive ou négative. Les représentants des quatre coins de la France peuvent commencer à préparer leur oral. La réflexion de Benjamine a déjà débuté: elle devra démontrer que « Des moutons dirigés par un lion sont plus redoutables que des lions dirigés par un âne».
Marie Lagache