Le Mas Sénéguier trône sur sa colline entouré d’oliviers. Installé depuis 20 ans à Lançon-Provence, Laurent Badré dirige une production oléicole fructueuse. Épaulé par deux de ses filles, Léa et Maya, il cultive et récolte ses olives afin de produire son huile AOP, «100% Provence». Cet amoureux du terroir pratique l’agriculture raisonnée : « j’utilise le moins de pesticides possible. Au lieu de traiter mes arbres une fois tous les 20 jours, j’ai des pièges qui déterminent le moment de prolifération des insectes et je traite efficacement une seule fois par an ». L’oléiculteur a recours au cuivre et autres oligoéléments pour diminuer l’apport de pesticides. C’est sa façon de garantir la propreté et la qualité de son huile. Avec 5 000 litres produits chaque année et jusqu’à 16 000 pour les meilleures saisons, Laurent vend ses bouteilles directement au Mas. Depuis 3 ans, le domaine est ouvert au public. « On démystifie la culture de l’olive, je montre aux gens comment je travaille la terre et les étapes de fabrication de l’huile ». Régulièrement des touristes français et étrangers viennent découvrir le savoir-faire provençal. « Une fois un couple de Néo-Zélandais est venu, jamais je n’aurais pensé cela possible » se remémore Laurent en souriant.
Olives vertes ou maturées ?
Pendant une à deux heures, les visiteurs retracent le schéma de production au cœur de la plantation, accessible par un sentier terreux. Puis direction la cuverie, où Laurent délivre les subtilités de ses huiles AOP. « Il y a plusieurs variétés d’huile, dans la région la spécialité c’est l’Aglandau et la Salonénque. Elles peuvent être pures et très fortes en bouche ou alors assemblées pour obtenir les AOP » explique l’oléiculteur à l’accent chantant. Huile pure, fruité vert ou fruité maturé, aucune n’a de secret pour Laurent. Le Marseillais organise ces visites, gratuites et sur rendez-vous, tout au long de l’année exceptée lors des récoltes, d’octobre à novembre. Il accueille les groupes de 2 à 10 personnes : « il faut que chacun profite de l’expérience pleinement, pose ses questions et cela correspond à notre philosophie d’entreprise familiale ». Une fois l’initiation terminée, les participants sont libres de déambuler dans la plantation, faire le tour des oliviers et des amandiers qui longent le domaine. « Ils peuvent même pique-niquer s’ils le souhaitent, sous le bosquet c’est très agréable » précise Laurent montrant vaguement du doigt le lieu perdu au milieu des 4 000 arbres. La promenade surplombe le paysage et offre une vue panoramique, à l’ombre des oliviers.
Cécile Vassas