Après avoir organisé le Championnat d’Europe de Football masculin en 2016, la France accueillera en 2019 la coupe du monde féminine. Pour cette première édition sur le sol français, notre pays pourra-t-il donner à cette compétition la lumière qu’elle mérite ?
« Oser briller ». Voici le slogan qu’a choisi la Fédération Française de Football (FFF) pour représenter la coupe du monde féminine, organisée du 7 juin au 7 juillet 2019. Dans le contexte actuel, la formule semble particulièrement appropriée. En effet, le football féminin connaît une croissance importante ces dernières années. Depuis la victoire de l’équipe de football masculine cette été, les femmes sont 15% de plus à pratiquer ce sport en club. La FFF annonce sur son site internet qu’elle compte 165.000 licenciées. Le nombre de pratiquantes est bien sûr plus élevé, puisqu’il inclut en plus les joueuses qui usent leurs crampons hors de toute structure.
À huit mois du début de la compétition, les détails de l’organisation sont connus. Les joueuses des 32 pays qualifiés disputeront leurs matchs dans certains des plus grands stades de France, comme le Groupama Stadium. L’enceinte lyonnaise, qui hébergera la finale du 7 juillet, compte 58.215 places. On est bien loin des petits stades auxquels sont cantonnés les clubs français. L’Olympique Lyonnais, pourtant champion d’Europe en titre, joue ses matchs dans une enceinte de seulement 1.500 places.
Avec ce réservoir grandissant de pratiquantes, l’enthousiasme autour de la compétition prochain devrait être important. En réalité, les Français, qui s’enthousiasment à foison pour leurs joueurs, ne font pas bloc derrière les « Bleues ». Et cela malgré leurs bons résultats : les joueuses de Corinne Diacre sortent de 6 victoires d’affilée, dont une rouste 8-0 face au Nigeria. L’explication de ce désamour est peut-être à chercher du côté de l’exposition médiatique dont fait l’objet ce sport. Longtemps, le football féminin n’était même pas diffusé sur les chaines de télévision, ou accessible seulement sur abonnement. De quoi frustrer ceux qui voulaient faire des matchs des « Bleues » des rendez-vous populaires. Les choses vont cependant en s’améliorant. Canal Plus diffusera l’intégralité des compétitions de club d’ici la saison prochaine, mais également la totalité de la coupe du monde. 25 matchs seront également disponibles en clair sur TF1.
Les astres semblent alignés pour que la coupe du monde 2019 braque enfin les projecteurs sur le football féminin, afin que ce sport ait l’attention qu’il mérite. Les plus sceptiques auraient d’ailleurs tort de ne pas se laisser tenter par un match, puisque les premiers tickets sont disponibles à partir de 9 euros.
Simon Adolf