S’il n’est pas chose aisée d’intéresser les « digital natives » à l’Art quel que soit sa forme, l’association Ka Divers tente d’y remédier depuis presque 10 ans. En leur permettant de s’initier aux côtés de grands noms du Street Art, de vastes projets d’embellissement de l’espace public sont entrepris.
Une semaine haute en couleurs attend les cinq chanceuses du Centre Social et Culturel Les Amandiers, au Jas-de-Bouffan. Yasmine, Jena, Rihab-Sirin, Kaïna et Sabria, peut-on lire sur la fresque, vont passer plus de 12 heures à manier des bombes de peintures sur la façade du Centre, sous l’œil expert du streetarteur aixois DIRE. « C’est un moment convivial et incontournable où l’on met à l’honneur les jeunes et leur création. Les projecteurs sont sur le quartier où l’œuvre est accueillie » souligne Camille Victor-Pujebet, fondatrice de l’association Ka Divers, à l’origine du projet, qui s’est tenu des 14 au 20 Avril 2017.
Loin d’être anecdotique, ce type de projet est fondateur pour Ka Divers qui s’emploie à faire connaître le Street Art, tout en permettant aux jeunes de se livrer à leur libre expression artistique. Mais avant d’apporter leur contribution à l’embellissement de leur quartier, les jeunes vont s’exercer sur cellophane tendu. L’occasion d’un moment privilégié avec l’artiste, qui n’hésite pas à leur transmettre ses techniques et se confier sur son parcours. Si ce type d’expérience peut révéler de véritables vocations artistiques chez certains, les œuvres réalisés sont minutieusement réfléchies, de sorte à y faire transparaitre des messages forts de proximité citoyenne, partage et tolérance. Et cela dans le plus grand respect de l’environnement, puisqu’ils apprennent la différence entre un tag et une œuvre murale artistique. Quel que soit son horizon social, le jeune est invité à se libérer de ses inhibitions le temps d’une évasion personnelle et à s’enrichir, loin de son quotidien. « Je dis toujours que l’art fait grandir. Participer et vivre des moments de création, cela provoque des émotions très positives pour le jeune, cela contribue à lui donner des clés d’émancipation. C’est l’amener à réfléchir et à créer. », continue Camille.
Dans le même élan, Ka Divers a convié en septembre dernier, pendant son événement phare, le Festival Street Art, plus de 200 collégiens à venir observer l’artiste avignonnais GoddoG en pleine création sur la chaufferie de la Cité Universitaire des Gazelles d’Aix-en-Provence. Une rencontre faite d’échanges uniques avec le streetarteur, connu dans la région pour ses fresques monumentales situés sur la Rocade L2 à Marseille.
À l’image de la dernière édition, Octobre 2018 offrira son lot d’ateliers participatifs aux jeunes. Entre pochoirs, graffiti, customisation de sacs et street painting, le point culminant pour le jeune public se cristallisera autour de l’artiste. Celui-ci se situera sur sa nacelle à plus de 15 mètres de haut. Un moment inoubliable autour du Street Art.
Arthur Sorribas