Ils s’appellent Sébastien, David, Quentin, Léo. Ils ont 14, 21 ou 27 ans. Leur point commun? Ils sont militants, encartés à l’UMP, au PS, FN, Front de Gauche ou UDI. En temps d’élection, ils constituent une main d’œuvre précieuse pour les partis. Enquête sur des jeunes politiquement engagés dans le Pays d’Aix.
Vendredi soir, 19h. Rémi et Sébastien, 20 et 23 ans, étudiants et engagés chez les Jeunes UMP se retrouvent dans un bistrot en haut du Cours Mirabeau. Paul, leur ami, les rejoint. Il est membre du JFD, les Jeunes Forces Démocrates, affilié à l’UDI. L’UDI et l’UMP qui se connaissent et boivent un verre ensemble, c’est presque trop évident.
Des militants dynamiques et marqués à droite
Ici, dans le Pays d’Aix, ces jeunes militants de droite sont chez eux. Maire d’Aix-en-Provence depuis 2001, Maryse Joissains-Masini, est élue UMP; tout comme la nouvelle présidente du Conseil départemental. Actifs et visibles, ils mènent le jeu dans ce qu’ils considèrent comme « un vivier de futurs hommes politiques ». D’une certaine manière, c’est un peu grâce à la gauche, en déshérence dans la région.
Guillaume Guerre, cadre aixois du PS, dresse un état des lieux très négatif de la situation du MJS, le Mouvement des Jeunes Socialistes dans le Pays d’Aix : moins de dix militants réellement actifs, quand les Jeunes UMP en comptent cinquante à soixante. Pour lui, les problèmes structurels du parti dans la région rejaillissent sur la jeune garde. Le Front de Gauche, lui, reste extrêmement minoritaire. Le responsable des Jeunesses Communistes, Léo Purguette, 25 ans, une écharpe rouge autour du cou et l’Humanité à la main, semble vouloir défendre presque à lui seul une alternative progressiste au socialisme.
La position en retrait de la gauche fait également le jeu du FN, qui trouve dans le Pays d’Aix de plus en plus d’oreilles réceptives à son message. Très jeunes pour certains (Quentin, collégien de la région s’est encarté à 14 ans), les militants du FNJ (Front National des Jeunes) en sont l’avant-garde. Les jeunes militants sont formés et accompagnés de près par des aînés plus aguerris.
Piliers en périodes électorales
En temps d’élection, ces jeunes sont bien évidemment mis à contribution. Tractage, boîtage, collage d’affiches, porte-à-porte pour certains, mais aussi animation des réseaux sociaux et des meetings politiques. Le Mouvement des Jeunes Socialistes a ainsi publié ses propres communiqués de presse pour appeler à voter lors des départementales, et l’UDI a mené une campagne pour encourager les étudiants à s’inscrire sur les listes électorales locales. Actif sur Twitter, le FNJ a porté sur internet comme sur le terrain la campagne des candidats FN.
Pour tous ces militants, les élections départementales ont été un marathon. À l’approche des vacances, ils soufflent enfin. Les régionales de décembre 2015, ils s’en occuperont en septembre, à la rentrée, lorsque les effectifs se seront renouvelés et stabilisés, mobilité étudiante oblige.
Marguerite DEGEZ