Photo © Bernard Camps
En plein essor ces dernières années, l’e-sport est devenu un véritable phénomène de société, notamment chez les jeunes. À tel point qu’il pourrait faire un jour son apparition aux Jeux Olympiques. À Aix-Marseille Université aussi, les compétitions de jeux vidéo prennent de l’ampleur.
À jamais les premiers. Depuis la rentrée 2022, l’université Aix-Marseille propose en exclusivité le bonus e-sport. Un projet inédit en France. Comblé par cette nouvelle pratique sportive, Bernard Camps, directeur des services universitaires des activités physiques et sportives (SUAPS), nous a accordé une interview. Le représentant d’AMU revient sur le choix d’intégrer l’e-sport à l’université depuis la rentrée 2021. « On a fait ce choix parce que l’on se rend compte que les activités normales sont un peu en perte de vitesse. Et l’e-sport, de son côté, monte de plus en plus. Il se devait donc que la plus grande université francophone se positionne. Et on a donc travaillé directement avec MCES (club de e-sport français basé à Marseille). »
Que répondez-vous à ceux qui pensent que cela n’est pas du sport ?
Je sais que cela fait grincer quelques dents. Parce que pour certains, l’image de l’e-sport n’est pas du sport. Mais tel que MCES le fait pratiquer, ça nous a donné envie de travailler avec eux. Ils associent souvent l’e-sport avec une vraie pratique sportive.
Concrètement, comment s’est passée la mise place de l’e-sport à AMU ?
L’année dernière, c’était notre premier essai avec deux créneaux. On s’était déplacé jusqu’aux locaux de MCES au deuxième semestre pour voir comment ils étaient organisés. Chaque cours est encadré par un éducateur sportif spécialisé en e-sport. On a alors été convaincu de leur efficacité et de leur professionnalisme. Cette année, nous avons donc proposé deux autres créneaux. Et cette fois-ci, c’était en bonus. Et avec ce bonus sport les étudiants peuvent glaner jusqu’à 0,5 point par semestre dans leur moyenne, comme tous les autres sports proposés par le SUAPS.
Après ces premières expériences, le retour de la part des étudiants est-il positif ?
Cela a super bien marché dès le début, on avait des retours très positifs des étudiants. Dès que l’on a ouvert les inscriptions cette année, les places ont été prises en quelques minutes. Il faut dire que l’on a que 24 places en bonus pour 80 000 étudiants.
Pour le moment, nous n’avons pas les moyens de faire plus. Les deux créneaux sont financés par la contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC), ce qui permet d’avoir une pratique sportive gratuite pour les étudiants. C’est par contre une activité payante pour le service des sports, puisqu’on loue des locaux, du matériel informatique et évidemment il faut rémunérer l’éducateur.
Pour l’instant les locaux ne sont qu’à Marseille, envisagez-vous d’installer l’e-sport à Aix-en-Provence ?
Pour un étudiant qui habite en dehors de Marseille, effectivement c’est un peu plus compliqué pour venir jusqu’aux locaux. Mais comme l’expérience est convaincante depuis le début, on peut envisager des créneaux à Aix-en-Provence, si on a des moyens supplémentaires. MCES n’est pas implanté à Aix en Provence, mais on sait qu’il existe des associations similaires.
Comme pour les autres sports, va t-il y avoir des compétitions universitaires ?
Pour la première fois cette année, il y a avoir des compétitions universitaires d’e-sport, certainement au second semestre. C’est déjà pas mal.
Lucas Emanuel