La ville d’Aix-en-Provence a fait du peintre visionnaire l’élément-phare de sa stratégie touristique. Depuis la mandature Maryse Joissains, les investissements pour doper le tourisme autour de «Cézanne» dans la ville se sont multipliés.
Le dernier projet en date est un investissement conséquent. Pas moins de 45 millions d’euros dédiés à la rénovation de la bastide du Jas de Bouffan. La demeure familiale de Cézanne fait peau neuve « pour créer un espace entièrement dédié à Cézanne » selon Rémi Capeau, collaborateur politique municipal. Une partie reconstituera les lieux de vie de l’artiste aixois. Un « centre cézannien de recherche et de documentation » y verra le jour, avec notamment une immense bibliothèque sur « l’ermite de la Sainte-Victoire ».
L’engouement pour Cézanne est relativement récent et a vraiment émergé durant l’année 2006. Cette année-là fut justement dédiée au peintre avec une exposition d’envergure internationale au musée Granet, « Cézanne en Provence ». Etant donné le succès de cet événement, le musée aixois a choisi de concentrer sa stratégie d’acquisition de tableaux sur Cézanne. Cette même année, le sentier serpentant les rues aixoises a été installé. Ce parcours pédestre a coûté plus d’un million d’euros – assumé par la commune – auquel il faut ajouter le prix des dépliants touristiques. A la même période, le domaine du Jas de Bouffan a été ouvert au public. « En 2006, la ville a compris l’intérêt mondial de mettre en avant l’héritage aixois de Cézanne » argumente Hervé Guerrera, conseiller municipal et spécialiste de la culture provençale. En 2011, la ville a acquis une lettre écrite par Cézanne à Achille Emperaire. La Communauté du Pays d’Aix a également acheté son portrait de Zola.
De quoi inspirer Danièle Thompson qui a réalisé le film Cézanne et Moi sorti en salles septembre dernier, et en avant-première mondiale à Aix-en-Provence. Inutile de vous préciser le nom du cinéma, « le Cézanne » évidemment !
Bertrand Connin