Dimanche premier octobre, les Catalans voteront oui ou non à la question de l’indépendance. Madrid tente d’empêcher à tout prix la tenue de ce référendum, quitte à créer un sentiment de révolte.
« Ce qui frappe, c’est le bruit ». Le bruit que font résonner les Catalans pour pouvoir voter dimanche. Charlotte Beraud, récemment expatriée à Barcelone, témoigne : « les Catalans ne protestent pas seulement pour réclamer leur indépendance, mais surtout pour pouvoir exercer leur droit de vote et de décision citoyenne ». Sur cette problématique les Barcelonais sont plutôt mitigés. Certes les indépendantistes sont nombreux à défiler dans les rues, mais ils ne sont pas les seuls à manifester. On retrouve dans les cortèges des femmes et des hommes qui ne font que revendiquer leur droit de vote.
Depuis que le pouvoir central se démène pour que le référendum d’autodétermination n’ait pas lieu, les Catalans sont très en colère. A la suite du 20 septembre, jour de l’arrestation de treize hauts responsables du gouvernement de Catalogne, et de la saisie de 10 millions de bulletins de vote, les Catalans veulent se faire entendre. « Chaque soir à 22 heures, tout le monde se précipite à sa fenêtre ou dans la rue pour faire le plus de bruit possible. Casseroles, clefs, poteaux de rue que l’on frappe… pendant quinze minutes la ville est envahie d’un brouhaha indescriptible » raconte Charlotte, impressionnée.
Ces manifestations spontanées témoignent de l’ambiance qui règne en ce moment en Catalogne et plus particulièrement à Barcelone. Si les avis sont partagés concernant l’indépendance de la région – 42% de oui contre 39% de non selon de récents sondages –, ils sont quasi-unanimes sur ce point : c’est aux habitants qu’il revient de décider de leur avenir.
Maud Guilbeault