Le Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) Henry-Dunant, qui dépend de La Croix-Rouge, accueille des personnes sans-abris afin de leur fournir un toit, de les accompagner et de les aider à sortir de la rue définitivement.
Depuis le début du mois de novembre les nuits aixoises sont froides et humides. Les sans-abris sont en première ligne de ces baisses de température drastiques, qui les mettent en danger chaque hiver. Pour venir en aide aux hommes et femmes les plus précaires, le CHRS met à leur disposition 43 lits tout au long de l’année, et 20 de plus en hiver.
Si les places disponibles de janvier à décembre sont principalement destinées à des hébergements de moyenne durée – entre trois jours et six mois -, les 20 places ajoutées pour la période hivernale sont attribuées à la nuitée. Les sans-abris sont répartis par le 115 ou le SAMU dans les différents centres d’hébergement en fonction des places disponibles. Angélique, conseillère en économie sociale et familiale au CHRS depuis quatre ans, explique que ces lits supplémentaires sont ouverts depuis le 4 novembre et jusqu’à fin mars, “voire plus longtemps si les températures sont encore trop basses à la fin de l’hiver”.
Au centre Henry-Dunant, la majorité des personnes accueillies sont des hommes, “mais on constate que de plus en plus de femmes se retrouvent à la rue et nous sollicitent” déplore Angélique. “Depuis quelques années, on a aussi remarqué que les sans-abris étaient de plus en plus affectés par des troubles psychologiques comme la dépression. Ça rend parfois l’accompagnement compliqué”. Une augmentation de la détresse psychologique qui s’explique, d’après Angélique, par la pression accrue que fait peser la société sur les gens. “C’est aussi lié au fait que les SDF développent parfois des troubles paranoïaques dans la rue, parce qu’ils ont sans cesse peur de se faire voler leurs affaires”.
Malgré tout, la conseillère se réjouit de l’ambiance, plutôt bonne, qui règne au centre. “On a la chance d’être un lieu relativement petit, donc c‘est plus simple à gérer. Il arrive qu’il y ait des tensions selon les personnes présentes, si certaines sont alcoolisées par exemple, mais en général c’est assez sympa”. Son rôle consiste à accompagner les résidents, à les aider dans leurs démarches administratives, dans l’accès aux droits ou à les soutenir lorsqu’il doivent faire face à la solitude. “Certains idéalisent le fait d’avoir un appartement. Et le jour où ils en obtiennent un ils se retrouvent à habiter seuls et ils le vivent beaucoup plus mal qu’ils ne le pensaient. On est aussi présents pour les rassurer à ce niveau-là. Notre rôle va au delà de la simple question du logement”. Le CHRS est donc bien plus qu’un centre d’hébergement. Les résidents sont invités à proposer leurs idées de sorties, de repas à thème ou d’actions collectives diverses. “On a déjà commencé à leur demander s’ils avaient des idées pour Noël. L’objectif c’est qu’ils passent un bon moment et qu’ils participent à l’organisation”.
Le centre, qui dépend de la Croix Rouge, ne repose pas que sur les salariés qui y travaillent. Les bénévoles sont également piliers du bon fonctionnement de la structure. En échangeant individuellement avec les personnes hébergées ou en aidant aux repas, ils participent grandement à l’accompagnement des sans-abris. La période des fêtes approchant, ils sont particulièrement recherchés. Si vous êtes vous-même intéressés pour apporter votre soutien au CHRS en tant que bénévole, vous pouvez vous adresser à l’unité locale de la croix rouge, au 32 Cours de Arts et Métiers, qui vous redirigera vers le CHRS si les missions proposées vous correspondent.
Maud Guilbeault