© Tessa Jupon
Face à la guerre en Ukraine, des étudiants en Master Action et Droit de l’humanitaire (ADH) comptent développer des initiatives concrètes sur le campus de la faculté de droit d’Aix-en-Provence. Les prochaines actions menées pour diverses causes nous rappellent que des citoyens français et des réfugiés de différents pays ont aussi besoin d’un élan de solidarité.
Les missions des membres de l’association se sont démultipliées. Depuis la déclaration de guerre de Vladimir Poutine, les bénévoles de l’association humanitaire de la faculté de droit d’Aix-en-Provence travaillent sur la planification de projets solidaires variés. Ce réseau d'étudiants spécialisés dans l'action humanitaire (Réesah) a été un relais majeur pour la collecte de dons organisée par l’association polonaise Polonica les 4 et 5 mars dernier. Face à l’afflux considérable de vêtements, une autre collecte a été organisée le week-end suivant par le Secours Populaire, les samedi 12 et dimanche 13 mars. Cinq membres de Réesah étaient sur place pour aider l’organisme de solidarité français. Les bras et le courage des jeunes ont aussi été mis à l’épreuve ce lundi 14 mars pour participer au chargement des camions de Polonica en direction de la frontière polonaise.
Cette équipe de bénévoles est régulièrement en relation avec cette association locale et lui apportera son aide dans les jours à venir si d’autres actions sont programmées. Même si toute cette mise en place demande de l’énergie, la présidente de Réesah, Louise Poelaert, 22 ans, est persuadée que le projet sera une réussite : « Tout le monde parle du conflit en ce moment, la générosité des gens sera au rendez-vous ».
Dans quelques jours, l’association annoncera la date exacte de sa conférence sur l’Ukraine qui se déroulera mi-avril. En attendant, les jeunes convient les intéressés le 25 mars à 17 heures à l’amphithéâtre Louis Favoreu de la faculté de droit pour une conférence intitulée « Les violences sexuelles dans le cadre des conflits armés et l’universalisme de la souffrance des femmes ». Des spécialistes du sujet venant du monde entier sont conviés pour aborder ce thème absent des débats théoriques mais pourtant systématiquement présent dans les pays en guerre. Deux intervenantes très attendues par les bénévoles développeront leurs analyses, Beatrix Attinger Colijn, conseillère principale de la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) sur les violences sexuelles liées au conflit, et Nadine Puechguirbal, salariée au Comité international de la Croix-Rouge.
« On a oublié les autres conflits chez nous et dans le monde »
Jane Pommier, 23 ans, responsable du pôle actions solidaires de l’association, rappelle que les projets actuels ne se limitent pas au conflit ukrainien. Depuis la création de Réesah en 2015, les étudiants du Master ADH informent les citoyens sur l’actualité internationale et sur la mobilisation des acteurs de l’humanitaire à travers le monde. En parallèle des projets dédiés à l’Ukraine, ces jeunes engagés n’oublient pas que d’autres sont aussi dans le besoin. Depuis presque un an, l’association est en lien avec l’organisation non gouvernementale Action contre la faim afin d'organiser une distribution alimentaire et lutter contre la précarité menstruelle dans le milieu étudiant. Un travail titanesque qui nécessite des partenaires nationaux et locaux que les membres de l’association contactent avec persévérance. Ils sont parvenus à obtenir un partenariat avec la première association française de lutte contre la précarité menstruelle, Règles élémentaires, qui leur a fourni une boîte à dons disposée dans le bâtiment Le Cube, au cœur du campus Schuman d’Aix-en-Provence.
Les prochains mois seront ponctués d’actions animées par ces étudiants engagés. La motivation et l’enthousiasme de Louise transparaît dès l’évocation des prochaines actions de l’association : « Ces derniers mois, on voit nos projets qui aboutissent. On se dit alors que ça sert à quelque chose, que nos actions fonctionnent ». Cette année scolaire sera marquée par un dernier grand projet. Sept jeunes bénévoles se rendront à Calais du 16 au 23 avril. Leur objectif est de contacter les différentes acteurs institutionnels et associatifs en lien avec la gestion des réfugiés sur place pour montrer aux étudiants aixois « qu’en France aussi, il se passe des choses graves ».
Tessa Jupon