©Elisa Hemery

Rencontre avec Sabine Putorti, la directrice de l’institut de l’image.

Quel est votre objectif lorsque vous confectionnez la programmation ?

Chaque mois, nous cherchons à proposer un cycle qui permet de (re)visiter l’histoire du cinéma. Notre volonté première est de trouver une idée originale, en prenant en compte nos envies mais aussi l’actualité. En 2021, nous avons notamment fait des cycles « Federico Fellini », « Black Films Matter » ou encore « Perles rares des cinémas de l’Est ». En ce moment, nous traitons la thématique « Nous (et) les animaux ».

Visez vous des publics en particulier ?

Nous programmons avant tout les films pour leur force, leur message ou bien leur particularité. La variété nous est chère. Le mois prochain, les films d’animation japonais seront à l’honneur. Evidemment, nous savons que les jeunes en sont friands. C’est donc une manière de les inviter à découvrir l’Institut. Cette année, nous offrons aux étudiants 1000 places à un euro, au lieu de quatre.

Pensez-vous pouvoir ainsi faire face aux multiplexes et aux plateformes ?

Je suis convaincue que les choses ne disparaissent jamais ; c’est un cycle. Les grands multiplexes devront un jour se renouveler. De plus, l’Institut propose une autre expérience avec sa programmation étonnante, la salle authentique et le projecteur 35 Mm. Nous avons un noyau très fort de fidèles, certains viennent tous les jours. Et les jeunes s’intéressent de plus en plus à nous. Le fait que nous soyons un peu cachés à Aix nous donne du cachet. Cela attise leur curiosité. Je reste très confiante. 

Il n’y a pas de concurrence, selon vous, avec les autres cinémas aixois ?

Je parlerais davantage d’une complémentarité. Nous projetons par exemple « La Panthère des Neiges » en mars, le programmateur du Renoir a donc arrêté de le diffuser. Nous dialoguons et travaillons en intelligence. La richesse des équipements culturelles de notre ville, pourtant de petite taille, est une chance.

Elisa Hemery