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À l’occasion de sa 59ème édition, plus de 1000 exposants se sont partagés les 134 000 mètres carrés du salon de l’Agriculture 2023, à Paris. Un labyrinthe gourmand dans lequel chaque région dispose d’un espace privilégié. Malgré un emplacement loin de l’idéal, la Provence a su mettre en avant son terroir et ses producteurs.

Après avoir franchi la porte d’entrée, quelques secondes suffisent à envahir les papilles des visiteurs d’odeurs tantôt réconfortantes, tantôt surprenantes. Le tour de France gustatif débute par l’Alsace, où les baeckeoffe mijotent et les verres de riesling s’entrechoquent. Puis il se poursuit en Bretagne, où le temps d’attente pour obtenir sa fameuse crêpe semble une éternité. Dans ce dédale de tentations, difficile de traverser impassible plusieurs dizaines de mètres de spécialités régionales pour se rapprocher de la région Sud PACA. Une fois ce travail ardu effectué, le stand provençal pointe le bout de son nez. Au loin, il se distingue par une géante bouteille de rosé, haute de plus de 3 mètres, sur laquelle sont entreposées plusieurs bouteilles de l’or rose du var.

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Un « attrape visiteur réussi » au vu du nombre de curieux qui s’attardent sur cette mise en scène. Autour de cet espace au standing affirmé, gravitent des stands tous plus représentatifs les uns que les autres de la richesse agricole et gastronomique de la région. Miel, fruits, bières artisanales, huile d’olive… de quoi combler la grisaille parisienne. 

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Parmi les exposants, Caroline présente l’huile d’olive de son domaine de Pécoulette. Une première réussie malgré les contraintes. « À deux jours de la fin du salon, ça se passe bien. On est un peu loin de tout, installés tout au bout du dernier hall. Mais cela nous laisse le temps de discuter avec les clients. On ne réalise pas de ventes exceptionnelles, mais on est aussi venu pour rencontrer la clientèle ». Pour faire découvrir sa production à un maximum de personnes, Caroline leur propose une dégustation à la petite cuillère « je qualifierais cette huile d’équilibrée, avec un peu d’amertume en fin de gorge, et des effluves florales. Ce n’est ni du fruité vert, ni du fruité mûr. Nous avons 50 variétés d’arbres sur la même parcelle, on mélange toutes les olives que nous récoltons, c’est ce qui rend cette huile unique ». 

En face de son stand, les spectateurs s’accumulent autour d’une ruche disposée dans une boîte de verre à taille humaine. Un animateur tout de jaune vêtu présente la manière d’extraire le miel. 

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Quelques secondes après le début de son discours, l’armée d’enfants disposée au premières loges est subjuguée par l’entrée de l’apiculteur en combinaison. Accompagné de son vaporisateur, il décortique la ruche pour présenter au public la star de l’animation : la reine.

La balade gastronomique se poursuit au milieu d’un stand rempli d’une multitude de produits provençaux.

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Parmi les exposants, Bryce Bezele présente le jus de cerise produit par sa famille depuis plusieurs générations : « dans notre entreprise EARL Cerises de Bay, nous produisons essentiellement des cerises et des raisins. On se sert des fruits qui ne sont pas vendables pour faire des jus et confitures, pour ne pas faire trop de pertes».

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Pour valoriser son agriculture, les producteurs provençaux ont mis l’accent sur la transmission à la nouvelle génération. Accompagnés de leurs professeurs, des élèves de première et terminale du lycée agricoles d’Antibes animent des ateliers permettant de créer sa propre plante. « Nous proposons un projet nommé « entraide » basé sur le compagnonnage. Les visiteurs assemblent une plante principale, ici la tomate cerise, accompagnée d’une plante compagnonne, en l’occurrence le souci. A la suite de cet atelier nourri d’explications, les gens emportent leur grêlon pour le planter dans leur jardin », explique Matthias, élève de première.

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Un atelier ludique et nouveau pour ces jeunes élèves enthousiastes. «C’est un gros événement, mon rôle est d’alpaguer les gens, c’est spécial mais c’est une très bonne expérience, à l’image de ce salon. On espère revenir l’année prochaine », souligne Carla, élève en terminale STAV. Réitérer cette expérience nourrie de partage avec un public convivial, une volonté partagée par tous les exposants provençaux, mais pas que !

Arthur Jégou