© Dèlio Grach
Depuis le 6 octobre, et jusqu’au 30 décembre, la galerie de la Manufacture accueille « Regards croisés » . Une exposition captivante qui se tient dans le cadre de la 23ème édition du festival photographique d’Aix-en-Provence.
Initié par l’Association de la Fontaine Obscure, « Phot’Aix 2023 » propose plusieurs activités comme des débats-conférences, projections, parcours dans la ville mais aussi, une exposition. À cette occasion, après le Liban et l’Italie, c’est l’Algérie qui est invitée à présenter des œuvres d’artistes contemporains et à les faire dialoguer avec leurs homologues français. Cette année, le thème choisi réunit des binômes de photographes français et algériens qui collaborent sur diverses questions telles que la transmission et la culture. L’objectif : mettre en avant la photographie contemporaine et la rendre accessible à tous, contribuant aussi à enrichir davantage le paysage artistique d’Aix-en-Provence.
L’exposition se scinde en plusieurs parties. Elle met en lien des clichés de photographes algériens et français dans chacune des salles. Ceux-ci abordent différents thèmes étrangement lointains et liés à la fois : le rapport à la famille, à la religion, la question de la crise existentielle… Certains s’appuient sur des autoportraits, d’autres des paysages. Dans certaines sections, les photos subliment des jeux de couleurs, d’ombres et de formes variées pour donner une dimension dynamique à cette exposition.
En se baladant à travers la salle, notre rétine est amenée à voyager vers un autre continent. Le visiteur découvre, à travers l’objectif, une autre culture, des coutumes, des paysages. Cette présentation n’a rien d’une carte postale ordinaire de l’Algérie, elle est bien plus intime et unique.
L’équipe de l’exposition témoigne de la particularité des photographes exposés : « Une jeune génération d’artistes algériens se détache de la photographie de témoignage pour capturer l’instant, et sa résonance dans leur for intérieur, produisant des créations plus intimes que sociales ».
Les membres de l’équipe expliquent la démarche de ces jeunes artistes : « Ils regardent autour d’eux. Ils fixent les lieux et leurs habitants d’une façon qui nous paraît au premier abord descriptive. À mesure que l’on s’immerge dans leurs œuvres, on éprouve peu à peu toutes leurs émotions. L’image ouvre les portes des intérieurs, l’objectif surprend des fragments, et le photographe nous dit: “c’est ce que je suis”. Ce regard personnel et intime s’inscrit dans une société “à portée d’œil”, mais pourtant universelle ».
Alors, pour clôturer le festival Phot’Aix 2023, ce voyage outre-méditerranéen laisse ses portes ouvertes jusqu’à la fin de l’année. L’occasion de découvrir d’un œil bien particulier un visage encore méconnu de l’Algérie.
Dèlio Grach