Samedi 20 septembre, le Pavillon Vendôme fait son cirque. À l’occasion des Journées du Patrimoine, le Ciam, Centre International des Arts en Mouvement, a offert deux représentations, à 11 h et 17 h, dans le jardin taillé à la française. Perche géante et trapèze en mouvement crânait devant l’hôtel particulier… immobile. Retour sur une performance aérienne.
Dans la cour du Pavillon Vendôme, nombre d’enfants attendent impatiemment le début du spectacle. Le soleil brûle la peau blanche des tout-petits, et chacun essaye de se blottir à l’ombre des arbres. Léa Pettermann, stagiaire chargée de communication pour le Ciam, ouvre la représentation, avertissant les parents qu’une perche géante va être utilisée. Autour d’elle, deux circassiens virevoltent sur un air venu d’ailleurs. Les spectateurs eux, s’agglutinent en cercle, faisant chanter les gravillons de la cour sous les roues des poussettes. Les enfants aussi jouent au cirque ! Perchés sur le dos de leur papa, ils tentent de toucher des yeux, la danse hypnotisante de ce couple.
Les artistes du jour “ne travaillent pas pour le Ciam », précise Léa Pettermann, « ils exercent plutôt en leur nom, et ce sont eux qui choisissent leurs projets. Ils se déplacent partout en France, et à l’étranger aussi. Ce sont des artistes de cirque.» Le duo présente un extrait de son spectacle « How much we carry ? », que l’on peut traduire en français par « combien on se soucie », ou, dans un sens plus littéral et matériel, par « combien transportons/portons-nous ». Un double sens donc, entre le poids physique et psychique. Nos émotions, comme la perche des acrobates, nous font vaciller. La deuxième performance offre une carte blanche à Tarzana Fourès, autour du trapèze géant. Un extrait de son spectacle. À chaque figure audacieuse, les applaudissements résonnent.

La deuxième performance offrait une carte blanche à Tarzana Fourès, autour du trapèze géant. © Virginie Schadler
Malgré la proximité avec les artistes, certains spectateurs, comme Anne-Sophie, n’ont pas pu profiter pleinement de cette première partie. « On n’a pas vu grand-chose », confie-t-elle, un bébé dans les bras. Venue en famille spécialement pour l’événement, cette Aixoise connaît bien le Ciam, puisque son neveu et sa nièce, âgés de 10 et 12 ans, y prennent des cours. « C’est très familial ». Un point que confirme la stagiaire en communication. « L’association à but non lucratif propose en effet des cours d’initiation plutôt abordables (…) ça sert surtout à payer les profs». Pour Juliette et Anna en CM1, et Ana en 5ᵉ, cet extrait « leur a donné envie de voir le spectacle en entier ». Les jeunes filles sont des habituées : Juliette a déjà participé à un projet pédagogique hebdomadaire à l’école, l’initiant au cirque.
Aurélia, historienne, apprécie les activités proposées par le Ciam : « Il y a plein d’événements intéressants, notamment des soirées en été, c’est super sympa et le lieu vraiment agréable. » Elle vient assister au spectacle du pavillon Vendôme sur les conseils d’une amie. « C’est la première année que je ne vois rien pour les Journées du Patrimoine », déplore-t-elle. Rien sur les stories du compte Instagram de la Ville d’Aix, aucune affiche. « Je voulais visiter l’hôpital Montperrin, mais je crois que j’ai raté l’horaire ». Si certains s’étonnent ainsi du manque de communication autour des Journées du Patrimoine, l’événement rencontre tout de même son public. Grâce à la chaleur estivale et aux lieux ouverts pour l’occasion les rues s’animent.
Virginie Schadler