La France s’apprête à mettre en place un troisième confinement national. C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Macron mercredi 30 mars, à 20 heures, lors de son allocution présidentielle. De nouvelles règles applicables à l’ensemble des Français découlent de cette situation. Que faut-il retenir pour éviter une amende ? 

1 – Des déplacements autorisés mais limités 

Le rayon d’activité en période de confinement s’élargit. Cette mesure, déjà en vigueur dans 19 départements français, s’étend désormais au reste de la France métropolitaine. Concrètement, la population est autorisée pendant ces quatre semaines à se déplacer dans une zone n’excédant pas 10 kilomètres autour de son domicile, pour faire du sport, prendre l’air, et ce sans limitation de durée. En revanche, le territoire s’élargit dans le cadre d’activités essentielles. Sous réserve de remplir une attestation spécifique, il demeure par exemple possible de réaliser des achats, mais aussi d’emmener ses enfants à l’école, dans une zone de 30 kilomètres. Selon le président, ce choix est celui de la confiance envers les citoyens. Pour tout déplacement plus lointain, une liste stricte de motifs impérieux a été mise en place et reconduite par l’État. 

2 – Le système d’attestation partiellement mis de côté 

La fameuse attestation des confinements précédents n’est plus à l’ordre du jour dans le rayon de 10 kilomètres en journée. Dans ce périmètre, il faudra simplement se munir d’un justificatif de domicile, par exemple une facture d’eau ou une fiche d’imposition. Selon le président, ce choix est celui de la confiance envers les citoyens. Le chef de l’État a néanmoins émis quelques réserves. Il a précisé que l’attestation sera encore d’actualité dès le début couvre-feu. Il en va de même pour les déplacements au delà de 10 kilomètres, une attestation formelle étant nécessaire en cas de contrôle de police. Celle-ci devra répondre aux motifs impérieux, comme la garde d’enfants ou un déménagement. 

3 – La règle du couvre-feu maintenue

Le couvre-feu, qui est passé à 19 heures en raison du changement d’heure, est conservé par le gouvernement. Ainsi, en plus de la nécessité de rester chez soi le plus possible, il faudra toujours respecter les horaires imposés. Pas de sortie injustifiée entre 19 heures et 6 heures du matin. Les seules dérogations possibles se cantonnent là aussi aux motifs impérieux, par exemple l’exercice de l’activité professionnelle. 

4 – Les déplacements inter-régionaux interdits 

Pour freiner le plus possible l’épidémie, tout déplacement entre les régions sera formellement interdit, sauf raison impérieuse. Cette décision a pour but d’éviter que les habitants des régions les plus touchées, comme les Alpes-Maritimes, en contaminent d’autres jusqu’à présent épargnées. Une nuance a tout de même été apportée par le président Macron. Le week-end de Pâques sera épargné par cette règle, afin de permettre à toutes et tous de célébrer les fêtes, en respectant les gestes barrières. De plus, cela offre la possibilité aux individus de pouvoir changer de région avant le début formel du confinement, afin de s’isoler au maximum. Enfin, la restriction de ce type de déplacements ne s’appliquera pas aux travailleurs transfrontaliers, aux Français rentrant de l’étranger. Même cas de figure pour tout individu justifiant d’un motif familial, par exemple emmener son enfant chez ses grands-parents, ou professionnel, par exemple pour rentrer tard du lieu de travail.   

5 – Un déploiement plus large des forces de l’ordre 

Emmanuel Macron l’a annoncé solennellement, et Jean Castex l’a rappelé formellement jeudi 1er avril, le dispositif de contrôle sera plus strict. Déjà renforcé depuis mi-mars 2021, il va encore s’élargir, permettant aux gendarmes et policiers de montrer plus de fermeté. Il faut donc s’attendre à une hausse des contrôles, aussi bien sur les routes que dans les centre-villes. Ce choix de serrer la vis s’explique par les nombreux rassemblements ces derniers jours, qui ne respectent pas ou peu les consignes sanitaires. Pour rappel, l’amende encourue s’élève toujours à 135 €, voire 375 € en cas de récidive. 

6 – Des rassemblements publics encore restreints 

Les images de rassemblements publics ont pu choquer certains, notamment les personnels soignants. Pour éviter de se retrouver face à une situation critique, le gouvernement avait déjà imposé une jauge maximale de six personnes pouvant se rassembler à l’extérieur. Dorénavant, la tolérance sera moindre. Jean Castex a d’ailleurs insisté jeudi matin, devant l’Assemblée Nationale, sur le fait que des arrêtés d’interdiction pourraient être pris selon les circonstances locales. Dans ce cadre, des rassemblements sur certains lieux, comme les berges ou les parcs, pourraient être interdits. 

7 – La consommation d’alcool sur la voie publique prohibée 

La consommation d’alcool sur la voie publique pourra être sanctionnée dans les quatre prochaines semaines. C’est également une annonce du premier ministre, qui fait écho aux directives du président de la République. La vente d’alcool à emporter avait déjà été réglementée ces dernières semaines, dans l’objectif d’endiguer tout attroupement, comme on a pu l’observer à Lyon ou dans d’autres grandes métropoles.  

Hugo Messina