Crous, grande distribution, BDE… tous se mobilisent pour aider les étudiants frappés par la précarité alimentaire. 

« Ça durera aussi longtemps qu’il le faut ! ». Anne-Sophie Barthez, directrice de l’enseignement supérieur, membre du ministère de l’éducation supérieur est déterminée. Depuis le 25 janvier, chaque étudiant peut en effet s’offrir deux repas chauds à un euro par jour. « 800 000 plateaux ont été distribués dans les 3 dernières semaines. Ça traduit bien la détresse de nos jeunes ». Dans les faits, le prix du repas ne varie pas, 3,30€. L’État paye la différence pour permettre à tout le monde de s’offrir un plat chaud. « Cette mesure coûte 50 millions d’euros. Nous la maintiendrons jusqu’à la fin de l’année, mais nous n’excluons pas la possibilité de prolonger pour la rentrée de septembre. » Ce nouveau tarif est extrêmement populaire auprès des étudiants. « Ça me sauve la vie » lance Nicolas, qui fait la queue à l’extérieur d’un restaurant universitaire aixois. Et ce n’est pas le seul à être séduit, la file est longue. Et pour cause, à l’intérieur, c’est le Graal. Un repas chaud, équilibré, avec des produits frais, une entrée et un dessert. « Je viens deux fois par jour, économiquement et diététiquement c’est génial. Ça me change des pâtes au beurre ! »

Une réforme qui réjouit également Abdelaziz Smaïl, président du BDE de la fac de droit d’Aix. « J’avais reçu de nombreuses plaintes de la part des étudiants. Généraliser l’accès au repas à 1 euro, c’est vraiment une bonne idée ». Cette initiative va permettre d’aider les jeunes qui vivent en résidence étudiante. « Les restaurants universitaires sont souvent situés à proximité des campus, c’est pour cela qu’on a proposé une alternative pour aider les personnes vivant loin des RU ». Le BDE aixois fait partie d’une fédération d’association étudiante appelée La famille. Avec cette dernière, ils ont organisé une épicerie solidaire. « On a acheté des produits de premières nécessités à prix réduit et on a tout redistribué gratuitement». Et cette option séduit de plus en plus de jeunes. Depuis quelque temps, les étudiants se ruent en effet dans les centres d’aides alimentaires. Comme le montrent nos confrères de Brut dans ce reportage

Les grandes surfaces se prêtent au jeu 

Les grandes surfaces se mobilisent également pour aider les jeunes. À l’instar d’Intermarché, qui a proposé un bon d’achat de 10 €  pour chaque étudiant à partir de 20 euros d’achat pendant une semaine. « Nous connaissons les difficultés qu’ils rencontrent, et il nous semble primordial, à notre mesure, de pouvoir les accompagner en leur permettant d’augmenter leur budget courses » déclare Vincent Bronsard, président de l’enseigne. Leclerc s’en inspire en proposant des paniers étudiants à moins de deux euros. « Nous voulons mettre en place le panier repas étudiant le moins cher du marché » a d’ailleurs annoncé Michel Edouard Leclerc sur BFMTV. 

La précarité étudiante reste réelle. Et le gouvernement ne compte pas s’arrêter là. « Lorsque la situation sanitaire du pays s’améliorera, la crise continuera, et la précarité étudiante ne s’arrêtera pas du jour au lendemain » explique Anne-Sophie Barthez « Mais nous serons là, nous étudions toutes les possibilités pour leur venir en aide ». 

Vincent Pic