Le métier de psychologue est particulier. Cette fonction médicale permet à qui le veut de vider son sac et de libérer des problèmes plus ou moins profonds. Mais qui devient psychologue ? Et pourquoi ? 

Margot Laroche est étudiante en quatrième année de psychologie à Paris. La jeune sudiste ambitionne de devenir psy dans les années qui suivent. « J’ai toujours voulu travailler dans le social. Le métier de psychologue est vraiment focalisé sur les soins des patients et le suivi des familles. J’ai toujours eu une appétence pour ces points, alors je me suis dit pourquoi pas ! « 

Comment appréhendez-vous la détresse que vous allez recevoir ? 

Les patients viennent nous voir pour qu’on les aide à gérer cette douleur. Ils ont besoin de soutien. Notre rôle est de les aider à trouver leurs propres solutions et de les aiguiller. Le psychologue doit savoir prendre du recul et avoir les idées claires sur la situation. S’il se laisse submerger par les émotions, il perdra sa légitimité et son rôle n’aura plus de sens. 

Et comment garder ce contrôle ? 

Il existe plusieurs petites techniques ! Certains séparent le moment de travail, qui peut être compliqué, avec leur vie personnelle. Par exemple, j’ai croisé une psychologue en : qui portait toujours une grande blouse blanche quand elle travaillait, dès qu’elle l’enlevait, elle posait sa casquette de psychologue et faisait peau neuve. Il faut être disponible à 100% sur ses heures de boulot, car c’est un métier usant, mais il faut savoir laisser au travail ce qui est au travail et avoir son quotidien à côté. Certes c’est une image mais c’est psychologique, c’est le cas de le dire !

Vous êtes encore étudiante, avez-vous eu une expérience dans le métier ?

Oui, j’ai fait quatre stages en tout ! L’an dernier je devais passer 80 heures pour valider mon diplôme. Même si ce n’était que de l’observation, ce fut une expérience très enrichissante. Actuellement je suis en stage toute la semaine. Ça se passe très bien. Je travaille avec une psychologue, j’assiste aux consultations. Ce n’est que le début, donc je n’ai pas encore concrètement abordé la profession, mais je devrais bientôt gérer des bilans. 

Des bilans ? 

C’est un ensemble de test cognitifs, de réflexion pour analyser le cerveau.  

Êtes-vous anxieuse à l’idée de passer enfin sur le devant de la scène ? 

Non, je dirais plus que j’ai hâte. Ce n’est pas un vrai entretien, mais c’est déjà bien. 

Lors des séances auxquelles vous avez assisté, avez-vous été frappée par la violence des propos des patients ? 

C’est vrai que c’est parfois surprenant. Car j’arrive ponctuellement à une séance, donc je ne connais pas le passif du patient et je suis régulièrement désemparée. Mais ce qui me frappe par dessus tout, ce sont les réponses de la psychologue. Elle parle peu, mais dès qu’elle ouvre la bouche, c’est le mot parfait, elle me fascine.  

Avez-vous été formée à peu parler, mais efficacement ? 

Malheureusement, pas assez. Ces matières sont souvent en option et j’étais bloquée car j’avais coché d’autres cases. Mais ma tutrice me forme alors ça compense. À la fin d’une séance, souvent je lui demande « pourquoi as-tu dit ça ? ». Elle me fait alors son debrief. Récemment, elle m’a expliqué une nouvelle technique, quand un patient pose une question délicate il faut la reformuler et lui reposer d’une autre manière. C’est terriblement intéressant, c’est pour cela que je veux faire ce métier. 

Un métier qui, compte tenu du contexte actuel, a le vent en poupe? 

Oui c’est clair, je pense que la profession est vraiment cruciale. On a besoin de nous! Pendant le premier confinement, les psychologues ont été contraints de fermer leurs portes, et c’était vraiment dommageable. Car la relation avec un patient est assez fragile, on a besoin d’un suivi régulier. Avec les enfants, c’est pire. J’ai remarqué que lorsque l’on saute, ne serait-ce qu’une séance, ils perdent tout leurs repères. Alors si l’on passe un mois, ou plus, sans se voir, c’est très compliqué. C’est une vraie perte de travail. C’est pour cela qu’en ce moment, on se doit d’aider au maximum nos patients, parce qu’ils ont besoin de nous. 

Vincent Pic