Considérés comme commerces essentiels, les salons de coiffure ont été autorisés à maintenir leur service, malgré l’annonce de confinement strict pour plusieurs départements ce jeudi 18 mars. Une décision logique, saluée par l’ensemble de la profession, mais aussi par la population. 

Les coiffeurs soufflent un grand coup 

L’annonce du blocage d’une partie du territoire par Jean Castex a fait se dresser les cheveux sur la tête de beaucoup d’entre nous. Pourtant, face à ce tunnel bien noir, dont on ne voit plus le bout, une petite lumière est venue redonner le sourire. La notion de commerces essentiels a été étendue. Dorénavant, plus de magasins ouvrent leurs portes dans les zones confinées. Les coiffeurs, particulièrement chers au cœur des Français, figurent dans cette liste. Un choix qui tombe comme un cheveu sur la soupe, mais qui rassure profondément l’ensemble du métier. 

Du côté des professionnels, c’est un soulagement total. Le confinement de mars 2020, nettement moins clément, avait engendré de gros soucis économiques. Beaucoup d’entre eux ont dû baisser le rideau. Selon Sandra, propriétaire d’un salon dans les Alpes-Maritimes « un confinement, puis deux, puis trois, et c’est la fermeture assurée pour la plupart des confrères ». À titre personnel, la Cannoise regrette le manque de soutien de l’État « les aides étaient minimes voire inexistantes. En face, je dois sortir le salaire, payer les charges. Tout n’est pas assuré par le gouvernement, cela dépend surtout de la volonté des propriétaires d’offrir le loyer ». 

Le choix de conserver les salons ouverts est tout à fait logique pour la majorité de la profession. Le gouvernement n’aurait donc pas à être remercié plus que de raison. « Nous faisons du bien au moral de beaucoup de personnes. Rester ouvert et continuer à travailler ne peut qu’être positif » affirme la gérante d’une quarantaine d’années. En effet, rarement les rendez-vous chez le coiffeur affichent des chiffres à la baisse. Au contraire, ce service figure parmi les plus prisés par les Français. Face à cet afflux quotidien, il n’y a aucune raison d’opter pour une fermeture temporaire de ces lieux. 

De plus, les coiffeurs l’assurent, les gestes barrières sont scrupuleusement respectés. Le métier dispose déjà d’exigences hygiéniques élevées en temps normal ; les renforcer n’a été qu’une formalité. « Le client entre dans le salon avec le masque, je le porte également, et du gel est à disposition en permanence. Je désinfecte aussi tous mes outils. En plus, je ne peux pas recevoir plus de deux personnes », raconte la coiffeuse, en assurant qu’aucun cluster dans un salon de coiffure n’a encore été observé. 

En revanche, Sandra trouve la décision de fermer les instituts de beauté un peu tirée par les cheveux. « C’est injuste pour eux. On peut interdire les soins du visage pour des raisons sanitaires. Mais c’est incohérent de ne pas maintenir les autres soins, comme les épilations ou les manucures », avance-t-elle avant de rejoindre sa cliente. 

Des clients réjouis par la nouvelle 

En parallèle, les clients se font une joie de pouvoir bénéficier des coups de ciseaux de ces experts. « C’est un moment que j’attends avec impatience, où je peux discuter un peu » déclare Paulette, qui va chez sa coiffeuse chaque semaine. « Outre la satisfaction de ressortir pomponnée, il y a le fait de pouvoir maintenir du lien social » explique la retraitée de 76 ans, le sourire aux lèvres. 

Ce maintien inclut aussi les barber shop. Les hommes se révèlent donc heureux de pouvoir continuer à entretenir leurs barbes. « D’une semaine à l’autre, si je ne vais pas chez le barbier, je ressemble à un vrai bûcheron ! », plaisante Romain, assis dans un fauteuil en attendant le passage de la tondeuse. Pour le trentenaire, se faire tailler la barbe reflète une envie de prendre soin de soi. « C’est important de profiter des activités encore accessibles en ce moment » reconnaît le jeune papa.

La menace d’un confinement généralisé plane encore au-dessus de la tête des Français. L’avenir pour ce domaine d’activité demeure incertain, et leur statut est à un cheveu de basculer dans les prochaines semaines. En attendant, autant profiter dès à présent d’un rafraîchissement chez son coiffeur. 

Hugo Messina