Léo a eu les premiers symptômes du coronavirus dans la nuit. Alors qu’il ne sait pas s’il est positif, il panique.

« Je me sens mal ». Il y a une semaine, Léo Khozian participe à un anniversaire en plein air. « Mardi, un ami revient vers tous les invités et annonce que sa femme et lui ont la Covid ». Face à ces annonces, Léo reste serein. « On était tous dehors, et nous n’étions pas collés ». Alors que tout va bien, durant la nuit de mercredi à jeudi, Léo se réveille en nage. « J’avais d’énormes poussées de fièvre, c’était insupportable ». À ce moment-là, il s’inquiète. « Je me suis dit que c’était la bonne, je l’avais attrapée ». Dès le soleil levé, il panique. Que faire ? Où aller ? Il se rend péniblement à la première pharmacie du coin. « Je n’arrivais presque plus à marcher, je me sentais mourant ». Léo fait un test antigénique. Résultat quelques minutes plus tard : négatif. Il rentre alors chez lui, mais la fièvre ne descend pas. Ses proches lui conseillent tout de même d’aller faire un deuxième test, ce sera un PCR ce coup-ci. « Je suis allé dans un laboratoire à 13h et ça semblait bien plus abouti. On m’a testé les deux narines, plus longtemps ». Résultat sous 24 heures. 

Prévenir ses proches, une autre douleur

Mais une fois rentré dans son appartement, il cogite. « De près ou de loin, je n’ai presque jamais côtoyé le virus. Mais là, je me sens tellement coupable. J’ai la sensation qu’avec tout l’abattage médiatique autour des gestes barrières, si on l’attrape, c’est que l’on a fauté. Mais où est-ce que j’ai fauté ? ». Il l’a peut-être fait la veille de ses poussées de fièvre. « Mon meilleur ami m’a appelé, il m’a proposé de venir regarder le discours de Macron. Après on s’est posé devant le match de foot (Bosnie-France). J’avais envie de passer une bonne soirée, donc j’y suis allé ». C’est la première chose à laquelle il a pensé le lendemain en se réveillant de sa pénible nuit. « J’allais devoir l’appeler pour lui dire: il va falloir nettoyer tout ton appartement et te faire tester … parce que j’ai sûrement le virus ! ». 

Actuellement en stage, il doit aussi mettre son activité entre parenthèses. « Je suis dans une petite agence, on a tendance à souvent baisser nos masques quand nous ne sommes qu’entre nous ». Il faut les prévenir. Malgré son état préoccupant, il ne s’arrête pas. « Je suis dans mon canapé actuellement. J’essaye de travailler, mais j’avance au ralenti, je suis trop fatigué ». Avoir la Covid ne le dérange pas, ce qui l’embête vraiment, c’est de « devenir un danger pour les autres. C’est odieux, on se regarde tous du coin de l’œil. On est dans une crainte constante ». Cependant, il ne s’avoue pas battu. Tant qu’il n’a pas les résultats, il tente le jeu de mot et reste … positif ! « Je roule en scooter sans écharpe, j’ai très bien pu attraper une grosse grippe ! Cela fait 390 jours que je suis invincible, j’espère que cela va se prolonger ! ». 

Vincent Pic