Entre les confinements et le couvre-feu, les Français ont besoin de changer d’air. Quoi de mieux que de louer un gîte à la campagne, loin des préoccupations de la crise sanitaire…

Bien installée dans le canapé face au poêle à bois, Mélinda profite de la quiétude du gîte pour rattraper ses lectures. Il faut dire qu’avec le contexte sanitaire, son travail à l’hôpital l’épuise et ne lui laisse pas beaucoup de temps libre. Histoire de décompresser ne serait-ce qu’une semaine, elle a décidé de louer un gîte avec des amis. Les voilà arrivés dans l’une des trois résidences de la Ferme des Charolaises dans la Loire. La maison porte bien son nom « le Nid » : entre le poêle à bois, la vaste baie vitrée donnant sur les champs et le sauna-hammam attenant au salon, c’est un véritable havre de relaxation et de dépaysement. Sans parler de l’extérieur : on peut s’installer dans le jacuzzi du jardin et profiter de la quiétude des champs tout autour. Mélinda se sent ressourcée : « J’ai pu me déconnecter de la ville et de mon travail. Remplacer mes problèmes par des promenades en pleine nature m’a fait le plus grand bien ». Avec ses amis, elle alterne les séances jeux de société avec des moments de détente ou des excursions à la découverte des villages voisins, tout cela en restant décrochée du téléphone.

Noémie aussi a décidé de louer un gîte, dans les Alpes de Haute Provence cette fois. Cette mère de deux jeunes enfants est en télétravail depuis un an. Elle a parfois du mal à se reposer. La limite entre vie de famille et travail se faisant plus mince, même en étant organisée, elle n’a pas l’impression de pouvoir se détendre. « Je suis tout le temps en train de penser à ce que je vais devoir faire ensuite. C’est usant, j’ai besoin de faire une vraie pause ! » Et c’est précisément pour ça qu’elle est parti pour quelques jours avec sa famille, loin des tracas du quotidien. « Avec tout le temps qu’on passe enfermés à la maison en ce moment, ça fera du bien de profiter du grand air avec mes enfants et aussi mes parents. Avec la crise sanitaire, on n’a pas pu partir au ski, donc ça compense un peu. »

Du côté des propriétaires, on remarque bien ce besoin d’évasion des citadins. Patricia, propriétaire des gîtes de la Ferme des Charolaises, dont le premier a ouvert en 2012, témoigne de cette affluence. « En 2020 on a subi les annulations, c’est normal. En revanche cette année est très chargée en demande ! » En effet, ses gîtes n’ont plus que très peu de dates disponibles jusqu’à l’automne. Que ce soit pour « le Nid » et ses quatre couchages, ou les deux autres maisons pouvant accueillir de grandes familles (jusqu’à quatorze personnes). « Les gens ont un grand besoin de s’aérer et de s’éloigner de la crise sanitaire » explique Patricia. Pour accueillir ses visiteurs en toute sécurité dans ses résidences certifiées « Gîtes de France », la propriétaire assure elle-même un ménage en profondeur des maisons. « Comme on n’a pas tous le même niveau d’exigence, je préfère tout faire moi-même pour certifier la qualité de la propreté ». Entre la gestion des gîtes et de la ferme, Patricia ne chôme pas et d’ailleurs elle s’attend à ce que ce rythme soutenu ne s’arrête pas de si tôt. En effet, les voyages à l’étranger étant plus compliqués en ce moment, les Français retournent aux sources, ce qui permet au tourisme local de redorer son blason.

Mathilde Gibillino