Le top départ a été lancé ce mercredi 20 janvier en France. Entre espoir de sauver les meubles pour certains commerçants et résignation pour d’autres, cette période de forte consommation a aussi pour but d’aider à surmonter à la crise.  

Confinement, reconfinement, couvre-feu généralisé à 18 heures… Des mesures nécessaires sur le plan sanitaire mais qui plongent des milliers d’enseignes françaises dans un gouffre financier. Pourtant, comme cet été, le gouvernement a décidé de maintenir les soldes d’hiver 2021. Seule différence, leur lancement ne s’est pas fait, comme d’habitude, au début du mois de janvier. Alors que chacun a repris le travail après les fêtes de fin d’année, les magasins commencent à peine à afficher les étiquettes de remise. 


Pas de miracle économique pour les professionnels 

Pour la plupart des commerçants du secteur, bien que le maintien des soldes soit nécessaire, le fait d’avoir repoussé l’échéance apparaît comme néfaste. Viviane, vendeuse pour le groupe de prêt-à-porter « Morgan » fait part de son inquiétude : « les soldes ne sauveront pas les ventes de l’hiver. Il nous reste encore énormément de stock, ça va être très compliqué. ». Pour cette mère de famille, les Français sont trop habitués à profiter après les fêtes, et les congés représentent l’occasion pour eux de garnir leurs garde-robes. 

Même constat pour Isabelle, responsable d’une boutique indépendante dans le centre-ville d’Aix-en-Provence, qui estime que cette mesure est incohérente. Selon la gérante de l’enseigne « WNS », les clients afficheraient plus d’appréhension à se rendre physiquement dans les boutiques du fait de la crise sanitaire. 

Au final, la plupart des commerçants, indépendants comme grands groupes, dénotent un résultat alarmant : une baisse globale du chiffre daffaires au mois de janvier, pouvant atteindre 50 %, et des restrictions d’effectifs. Un bilan déjà lourd, qui pourrait s’aggraver avec ces soldes tardives. 

Innover pour survire  

Outre le fait que le maintien des soldes pourrait écouler une petite partie des stocks, plusieurs acteurs cherchent à développer des moyens de lutte contre la crise économique. Dans sa boutique « Timomo », Cyrille prépare les soldes. Des préparatifs déjà entamés par la mise en place d’une grande braderie depuis trois semaines. « On a été obligé de passer par une grande braderie et des ventes privées après les fêtes. ». Comme une majorité de ses confrères, ces deux astuces ont eu le mérite de maintenir à flot les commerces, face à une période morte post-Noël. Une « maigre consolation » qui aura tout de même attiré « un minimum de consommateurs » avance-t-elle. 

L’État a pourtant essayé de limiter les pertes. Entre aides, reports de charges ou d’échéances, des commerçants affichent reconnaissants. C’est le cas de Martine, propriétaire de « Dessus dessous », qui souligne une importante baisse de son chiffre d’affaires elle aussi. Mais si elle peut encore ouvrir, elle estime que c’est grâce aux actions du gouvernement qui « nous a beaucoup soutenu ! Ils ont été présents et ont bien réagi. Cette aide représente beaucoup dargent et nous permet de tenir. ». Cela ne l’empêchera pas d’être contrainte de solder ses produits, en rappelant que cest aux clients de faire leur choix : maintenir le petit commerce de proximité ou « consommer facile » sur Internet. 

HUGO MESSINA