Après les annonces gouvernementales, les collèges vont devoir fermer leurs portes. Une mesure attendue, par les grands comme les petits. Réactions…

Karine, professeur d’anglais

« C’est formidable d’avoir gardé les classes ouvertes tout ce temps. C’est bien que l’on ferme nos établissements si tard par rapport à nos voisins européens. Mais on ne peut pas se réjouir d’un confinement. Les cours à distance creusent les écarts entre les enfants. On voit immédiatement la différence entre ceux qui ont les parents derrière eux, et ceux qui sont plus seuls, avec du mauvais matériel. J’enseigne cette année à une classe de cinquième, les élèves ont des lacunes frappantes. C’est simple, ils ont une béance de cinq mois, l’anglais est une langue qui s’apprend avec rigueur et régularité. À la maison c’est trop compliqué. » 

Johan, élève de sixième

« On ne pourra plus retrouver nos copains, c’est vrai. Mais ça va nous faire du bien de rester à la maison. Dans mon collège, les restrictions étaient dures. Les élèves ne pouvaient manger à la cantine qu’avec leurs camarades de la même classe. La cour était divisée entre les classes par des plots. Si un quatrième avait le malheur de rentrer dans la cour des troisièmes, il se faisait virer. Malgré ces restrictions, il y a quand même eu onze cas dans une classe ». 

Delphine, parent d’élève

« D’un point de vue sanitaire c’était inévitable. Garder les écoles ouvertes, à ce stade de la pandémie, ce n’était plus possible. Mais pour nous, les parents, c’est un retour à la case départ. On est de retour en télétravail, avec les enfants à la maison. Dans notre ménage on va être constamment quatre, avec un garçon au collège, une fille au lycée et mon mari en télétravail. Rester 24 heures sur 24 avec sa famille sans jamais sortir de son domicile ça va être compliqué, mais on va encore faire un effort. En même temps, on n’a pas le choix ».

Mathias, élève de sixième

« On aurait dû mettre en place un confinement strict plus tôt dans l’année. On est la seule Nation à avoir laissé les écoles ouvertes et on le paye aujourd’hui. De toute manière, on vit dans une résidence fermée avec tous nos copains, donc on va continuer de se voir, mais sans le masque ! Ce sera comme avant, mais sans sonnerie et sans surveillant pour nous crier dessus parce qu’on a le masque sous le nez ». 

Vincent Pic